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SAINT-JEAN 34I
concurrentes attestés par l'Exposition, et aussi de présenter leurs vues
sur les moyens de perfectionnement suggérés par ce parallèle. » On
trouve parmi les jurés les noms de Dumas, de Chevreul, du général
Poncelet, du baron Charles Dupin, de Le Play, d'Ébelmen, du duc
de Luynes, du général Morin, de Legentil, de Didot, de Berlioz, du
marquis Léon de Laborde.
Ce fut la seule fois que les jurés accomplirent, en se prêtant une
aide réciproque et en agissant de concert, cette tâche étendue et que
tout rendait difficile. Les Français, tout en restant avec leurs col-
lègues anglais et étrangers dans les termes d'une courtoisie dont
ceux-ci ne se sont jamais départis, les Français, dis-je, remplirent
leur devoir avec une froide énergie; ils firent rendre une exacte
justice aux fabricants de leur pays, et de plus ils étudièrent d'un
commun accord la situation et les conditions respectives de chaque
nation. Une telle étude faite avec ensemble ne devait plus être pos-
sible aux expositions suivantes, Ã raison et du trop grand nombre
des jurés et de la moindre sévérité apportée à leur choix.
* *
Le triomphe de la France en 1851, à Londres, ne fut pas contesté
par nos rivaux, mais le marquis deLaborde, dont l'admirable rapport
est resté un modèle, a osé dire, en parlant des choses confinant Ã
l'art, ce qui était dans l'esprit de tous ses collègues :
« Il est des victoires qui équivalent à des défaites, et celle que
remporta la France à l'Exposition de Londres aurait ce caractère, si
nous ne l'acceptions comme un sévère avertissement. En effet, le
Jury... constata que npus avions une supériorité générale qui tenait
moins au génie de la nation, aux règles précises d'une esthétique
supérieure, au choix heureux des modèles, qu'à un goût fin et dis-
tingué qui plane sur tout, qui fait excuser les plus fâcheux écarts,
en faisant valoir les plus modestes inspirations et jusqu'aux moindres