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                  REVUE CRITIQUE DES LIVRES NOUVEAUX                             3*5
c'est le livre du destin, qui permet de lire dans l'avenir, et de tracer, au triple
point de vue du bien, du droit et de la raison, la ligne de conduite qu'un homme
doit adopter dans chaque circonstance de sa vie. Son antiquité, toujours d'après
les Chinois, remonte à la séparation du ciel et de la terre, en germes dans le
chaos. C'est le livre des livres, le premier de tous par son antiquité et son contenu.
   Cependant, pour les Européens, c'est le moins connu de tous les livres chinois.
M. J. Mohl, en 1824, en a donné, d'après les jésuites, une interprétation en
latin, mais sans paraître y attacher une grande importance.
   On peut attribuer le délaissement dans lequel ce livre est tombé, d'abord, à la
difficulté delà traduction, mais surtout à la définition qu'en donnaient les Chinois.
Un livre de divination n'a, en général, rien de bien tentant pour la curiosité des
érudits. Mais il y a autre chose que cela dans le Yi : King. La divination n'y est
qu'un prétexte, et le fond de l'œuvre est un poème astronomique, expliquant les
phénomènes de la marche combinée de la lune et du soleil autour de la terre.
   La traduction de ce livre, immense amalgame de pensées et de maximes, de
notions et de raisonnements en apparence sans suite, ne peut être et ne doit être
qu'un champ d'études et de recherches qu'il sera ensuite relativement facile de
 synthétiser. Une table analytique et surtout un résumé auraient puissamment
contribué à guider le chercheur ; mais, par la forme même du livre chinois, cette
table et ce résumé ne peuvent trouver place qu'à la fin de l'ouvrage, et l'auteur
nous les promet avec la seconde partie de sa traduction.

REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS, publiée sous la direction de M. Jean
 RÉvriXE. — Paris. Ernest Leroux, éditeur. 1885. — Livraisons 32 et 33.

   Les lecteurs de la Revue lyonnaise connaissent de longue date déjà cet important
recueil dont M. Emile Guimet poursuit depuis six ans la publication, concurrem-
ment avec celle des Annales de son Musée. Ils en ont apprécié l'intérêt, l'érudition
et, chose capitale dans les délicates questions qui y sont traitées, la haute impar-
tialité. La Revue de l'Histoire des Religions, par ses articles de fond, signés des noms
les plus illustres de la science contemporaine, par ses chroniques, par ses comptes
rendus périodiques des travaux des sociétés savantes du monde entier, est
devenue le guide indispensable de tous ceux qu'intéresse la grande et féconde
science des religions comparées.
   Ils trouveront, dans les deux dernières livraisons parues, (t. XI, n° 3, mai-juin,
et t. XII, n° 1, juillet-août,) entre autres articles, le récit des fouilles opérées dans
ces dernières années en Egypte, à Louqsor et à Thèbes, sous la direction de
M. Maspéro, et dans la partie orientale du Delta du Nil, par M. Naville; une étude
de M. Edouard Montet sur les missions musulmanes au xixe siècle, et une suite
de curieuses légendes chrétiennes recueillies dans la Haute-Bretagne, sur le littoral
et aux environs de Moncontour, par M. Paul Sébillot.
                                                                               G. S.