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298                          LA REVUE LYONNAISE

rangée sur de beaux pulpitres, » comme on disait au xvi' siècle.
Mais on me prouverait facilement le contraire. (1) Il voulut avoir
une bibliothèque, parce que bien des grands seigneurs, ses contem-
porains, s'en étaient donné le luxe, de même qu'ils se formaient des
collections d'objets d'art dans leurs hôtels ou dans leurs châteaux.
Du reste, comme je l'ai déjà dit plus haut, Camille de Neufville
n'habitait pas son palais archiépiscopal. Il lui a-toujours préféré
l'hôtel plus que modeste du gouverneur militaire de Lyon, situé jadis
sur la place dite « du Gouvernement. » (2) L'été, il se transportait
sur les bords de la Saône, dans sa splendide résidence princière de



    ([) Il est juste cependant de reconnaître que Camille de Neufville protégea les
hommes de lettres alors si nombreux à Lyon. Le P . de Colonia, dans son Histoire
littéraire de Lyon, cite divers ouvrages importants qui lui furent dédiés :
  i° U Histoire ecclésiastique de la ville de Lyon, ancienne et moderne, par Jean de
Saint-Aubin, publiée par le P. Ménestrier. Lyon. 1666. In-fo.
  2° La Défense de la sainte Messe et de ses dépendances, par Jean Balcet. Lyon. 16)6.
In-8°.
   3° L'Histoire ecclésiastique de la ville de Lyon, par de La Mure. Lyon. 1671. In-8°.
   4° Le droict des èvêques, par le Maire. Lyon. 1676. In-8°.
   5 0 La France toute catholique, sous le règne de Louis-le-Grand. Lyon. Jean Certe.
1684. 3 vol. in-12.
   Et M. Léopold Delisle m'écrit, à la date du 8 juin 1883 : « Autre détail bon à
relever pour l'histoire de la bibliothèque de votre archevêque, et celui-là je le
connais seulement depuis trois jours. Aux ouvrages à lui dédiés que vous avez
cités, il faut ajouter les Concordances de la Bille, imprimées à Lyon en 1649.
L'exemplaire de dédicace, admirablement relié en maroquin rouge, sera vendu la
semaine prochaine. Il fait partie, sous le n° 48, de la série de livres du cabinet
Didot, dont le catalogue vient d'être publié. Ce magnifique volume, dont l'origine
n'est pas indiquée au catalogue de vente, a jadis appartenu au séminaire de Saint-
Irénée de Lyon. Qui sait si ce volume n'est pas sorti de vos dépôts publics, soit
pendant la Révolution, soit depuis peu? »
   J'ai lieu de croire que, si l'ancien grand séminaire de Lyon a possédé jadis ce
bel ouvrage, il l'a dû à la libéralité de l'archevêque Camille de Neufville, lequel
a été le fondateur et le bienfaiteur de cette maison, dont il posa la première pierre
le 23 janvier 1677. L'archevêque contribua, pour 36,000 livres à sa construction.
   (2) Camille de Neufville agrandit cet hôtel, en y ajoutant celui de Falques d'Au-
rillac, président au Parlement de Grenoble.