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AVENAS 285 Je crois qu'on pourrait traduire ainsi l'inscription fatidique d'Avenas : « Le roi Louis, le pieux et l'ami de la vertu, — offre une église. Vincent la reçoit. — Après douze soleils, juillet allait commencer son cours, — quand la Mort écarte les gages présentés pour con- jurer le décès du roi. » Louis le Pieux est mort en 840. C'est l'année de l'érection de l'autel d'Avenas. XIV C'est en face de l'inscription d'Avenas que la lumière s'est faite dans l'esprit de M. de La Roche la Carelle, et que, le premier, il a eu l'idée de substituer saint Louis à Louis le Débonnaire, dans la fondation d'Avenas, contrairement à la tradition commune de neuf siècles, recueillie et transmise fidèlement par l'historien Severt. M. de La Roche la Carelle le proclame, s'en glorifie, et ne veut pas laisser M. Boue partager avec lui l'honneur de cette décou- verte. (1) C'est aussi par cet endroit que je commence ma réponse. « Le style de l'inscription, » dit mon noble contradicteur, « nous a frappé d'abord, et a commencé à nous mettre sur la voie. Ludo- VÃCUÃŽ pius et virlutis amicus nous semble convenir merveilleusement au roi que l'Eglise a décoré de l'auréole des saints. » A quoi je dis d'abord : « N'allons ni si vite, ni si haut. » Ludo- vicuspius est simplement le nom de baptême joint au surnom tradi- tionnel de Louis le Débonnaire. Tous les historiens qui ont écrit en latin, n'appellent pas autrement le fils et successeur de Charle- magne : Ludovicus Pius. Qu'il me suffise de nommer Baronius, dans ses Annales ecclesiastici, et Mabillon, au tome II de ses Annales Ordi- nis sancti Benedicti. Jacques Guérin, dans sa Tabula chronographica (1) Histoiredu Beaujolais, t. II, p. 32, et notes.