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AVENAS 28 r Igiacensis ou d'Igé, Vager Fussiacensis, ou de Fuisse et, en descen- dant toujours vers le midi, Vager Cantriaccnsis, ou de Chaintré. Vager Viriacensis, où se trouvait Avenas, devait être plus rap- proché de cette localité et avoir pour chef-lieu l'importante com- mune de Villié-Morgon, qui lui donnait son nom. Auguste Bernard, si versé dans la connaissance des origines lyonnaises et forésiennes, n'a pas soupçonné l'existence d'un ager Viriacensis en Beaujolais; et il n'en fait aucune mention dans sa belle et savante carte des anciens diocèses de Lyon, deMâcon et de Saint-Claude,dans laquelle tous les agri nommés plus haut sont marqués à l'encre rouge. L'éditeur du Cartulaire de Saint-Vincent, M. Ragut, frappé de la distance qui sépare Avenas de Viré, a le premier conçu un doute, et songé à Villié-Morgon. Dans la charte 347, il émet assez timi- dement son doute dans une note marginale que voici : « Forte legendum Villiacensi; » et, à la page 586, dans son Dictionnaire géographique, ce savant modeste écrit positivement : « Villiacensis ager, Villié (Rhône), arrondissement de Villefranche, canton de Beaujeu. » M. Ragut a fait sagement, du reste, de respecter et reproduire tel qu'il l'avait trouvé, le texte original des chartes. On y trouve tou- jours Viriacensis et jamais Villiacensis. Chez les Latins comme chez les Grecs, au Moyen-Age et dans l'Antiquité, on remplaçait facilement la lettre r par une /, et réci- proquement. On peut en lire de très nombreux et frappants exemples de la page 21 à la page 31 du traité de Gérard-Jean Vossius, inti- tulé : De litterarum permutatione. Cela peut produire, il est vrai, quelqu'amphibologie et confusion; mais c'est la nature et le génie de la langue latine. Souvent le même mot latin peut signifier deux localités différentes. Ainsi Givriacum, dans nos cartulaires bourguignons, est le nom, tout à la fois, de Givry ou Givry-Cortiambles, chef lieu de canton près Châlon-sur- Saône, et de Gevrey ou Gevrey-Chambertin, autre chef-lieu de canton près Dijon. De même, Viriacum, est en même temps le nom latin de Viré en Maçonnais et de Villié en Beaujolais. L'un et l'autre étaient, au Xe siècle, le chef-lieu d'un ager Viriacensis.