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LES PAGANI ET LES PAGAN 263 Savoie ; mais le Prince Eugène étant venu, sans obstacle, au secours de la ville assiégée, l'armée française dut battre en retraite. La famille de Carlo-Antonio Pagan eut donc à souffrir toutes les horreurs de la guerre. Le pays était dévasté, le commerce ruiné et la fortune des particuliers compromise. C'est alors (1708) que Carlo- Antonio, sur les conseils de son ami le marquis de Chaumont, prit le parti d'envoyer à Lyon son fils Lodovico, espérant qu'il y rétabli- rait sa fortune. Du reste, les rapports entre Lyon et Turin étaient fréquents. Les deux villes avaient la même industrie, celle de la soie ; et les fabricants lyonnais commençaient déjà à s'adresser aux mou- liniers piémontais, trouvant leur soie plus régulière et moins cassante que les soies de Chine et de l'Inde. Lodovico devait trouver aussi à Lyon une colonie italienne, riche, honorée et conservant la tradition des anciens privilèges qui avaient été octroyés par la nouvelle patrie. Il fut, en effet, bien accueilli, et deux ans plus tard, en 1710, il était marchand fabri- cant d'étoffes d'or, d'argent et de soie. Cette même année, il épouse en l'église de Notre-Dame de laPla- tière, (sa paroisse et celle de sa fiancée,) Eléonore Chavanis, (1) fille de Pierre Chavanis, bourgeois de Lyon, et d'Emerantianne Bossu. Le contrat de mariâ'ge est du 2 juillet 1710, et « noble Claude Bros- sette, (2) avocat en Parlement, cousin par alliance de l'épouse, » figure parmi les témoins. Lodovico eut douze enfants : (1) Chavanis porte : D'azur à la bande d'argent accompagnée de deux étoiles de même. Cette famille très honorablement connue à Lyon est originaire de Cublize (Rhône). Elle compte parmi ses alliances les Gueydon de Meyré, Caquet d'Avaize, Reynard de la Rochette, Graujon, Faisan, Morand de Joufi'rey et Regnauld de Bellescize. (2) Claude Brossette, sieur de Varennes et de Rappetour, né à Teizé en Lyonnais, le 8 novembre 1671, fut un des fondateurs de l'Académie de Lyon, en 1700. Echevin de Lyon pour les années 1730 et 1731, ses armes sont : D'azur au caducée d'or, surmonté d'un soleil de même. Sa correspondance avec Boileau- Despréaux et ses commentaires des œuvres de ce poète, avec lequel il était très lié, lui ont acquis une place honorable parmi les érudits Lyonnais,