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       LA VIE ET LES OPINIONS DE CHRISTOPHLE DE GAMON           117

                 Tous les conviez bien venus,
                 Et de cent beaux discours menus
                        N'estre point chiches !

                 Puis gaillatds après le repas,
                 En rond sauteler par compas ;
                         Voir la musique
                 Marier au luth doux-sonnant
                 Et d'aller d'hymen resonnant
                         Quelque cantique ;

                 Veoir que tous saouls de festiner
                 Et las du trop long trottiner
                         Chacun recule ;
                 Et face que l'espous loyal
                 Cent doux ris au lict nuptial
                         Gay accumule!

   La fin de cette pièce est consacrée à célébrer l'excellence du
nombre six qui, parait-il, correspond au nom de Gamon, de par une
tradition pythagoricienne que nous n'avons pu vérifier. Il résulte, au
contraire, d'un passage de la Métaphysique d'Aristote que Pythagore
considérait le nombre dix comme le plus parfait de tous et comme
donnant en quelque sorte la clef de tous les secrets de l'univers, —
ce qui constitue, on en conviendra, un assez curieux pressentiment
de notre système décimal.
   Les Pescheries sont, en somme, une œuvre d'écolier, mais, si l'on
songe aux vingt-quatre ans de l'auteur, les plus difficiles pourront
y trouver encore plus matière à s'étonner qu'à critiquer. Il serait
fâcheux, dans tous les cas, que ce travail n'eût pas été imprimé, car
si ce n'est pas un merveilleux poème, c'est au moins un curieux
document pour l'histoire des mœurs de l'époque, des usages de
la contrée où vivait l'auteur et de la science ichtyologique au
xvie siècle.


                                  * *