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2é                         LA. REVUE LYONNAISE

                    Les chesnes de tes grands bocages,
                    Qui de leurs sommets s'enfuyants
                    Loin de leurs racines sauvages
                    Entre les bois sont des géants,
                    Aux froides haleines d'automne
                    Ne font tant pleuvoir de feuillars
                    Qu'on verroit, aux vers que j'entonne
                    Pour une si sainte Bellonne,
                    Flotter de volans estendars.

   « Ostez ce terme de feuillars qui est un peu vieux, on peut dire
que voilà une très-belle stance. Il est bien vray que je doute encore
de ce mot de Bellonne dans le sens qu'il lui donne, et que je ne sçay
si, proprement parlant, on peut en cet endroit donner à la guerre
le nom de celle qui y préside et qui en a toujours esté reconnue, par
les anciens poètes, pour la déesse. C'est une question, sans doute,
digne d'estre proposée et décise dans l'Académie Françoise, où je
suis bien tenté, s'il m'en souvient, de la proposer un jour, avec
quelques autres difficultés semblables. »

                                      *
                                     * *

     Nous lisons dans le Dictionnaire historique de Pierre Bayle :

  « Gamon (Christophle de) ne m'est connu que par un ouvrage
qu'il publia l'an 1609. Il a pour titre : La Semaine ou Création du
Monde, contre celle du sieur du Bartas.
  « Le sieur Bullard, après avoir dit beaucoup de bien de la Semaine
de du Bartas, ajoute ceci : « Mais, comme les jugements des hommes
« sont divers, Christophle de Gamon, personnage recommandable
« par sa doctrine, prétendit de marquer des deffauts dans ce livre, et
« d'en diminuer le mérite par un autre qu'il composa sur le même
« sujet et qu'il mit en lumière quelque temps après la mort de du
« Bartas. Il lui disputa néanmoins cette palme avec quelque respect,
« et ne put après tout refuser à la mémoire de ce grand homme les
« louanges qu'il reconnaissait lui être dues si justement. » Bullard,
Académie des arts et des sciences, t. 2, p. 354. »