page suivante »
PIERRE PALLIOT 437 beau frontispice gravé par Spirinx; les Quatrains du sieur de Pibrac nouvellement tournés en latin, ou Pibracii tetrasthica gallica latinis ver- sibusfideliteret ad verbum expressa, 1651, pet. in-8 de 48 p.; le Traité de la chambre des comptes de Dijon, de H. Joly, 1653; la Fraye et par- faite science des armoiries, 1661; Y Hydrologie ou Traité des eaux miné- rales trouvées auprès de la ville de Nuys, entre Prixey et Premeaux, 1661; la Relation de la pompe fnnèbre faite dans la Sainte Chapelle de Dijon, après la mort de Louis de Bourbon, prince de Condé, 1687. Ce n'est plus dès lors le jeune enthousiaste de la « noble science» des armoiries, le curieux visiteur des monuments antiques, des manoirs féodaux et des tombes seigneuriales, c'est l'industriel, qui cherche à produire et à mettre au jour le plus grand nombre possible de publications nouvelles; irais, en même temps, il n'abdique ni ses goûts artistiques, ni sa passion pour les études historiques. Le patient archéologue, l'intrépide déchiffreur des chartes et des terriers des nobles familles, l'historiographe de la province et le héros d'armes du parlement bourguignon apparaît derrière l'imprimeur et tend même parfois à se substituer à lui. S'il correspond avec lesElzevier, s'il s'honore d'être le successeur et l'émule des Plantin, des Manuce, des Estienne, s'il ne dédaigne pas de s'intituler lui-même : Pierre Palliot, imprimeur du Roy, du révérendissime évesque et duc de Langres, des Estats de Bourgongne et de la ville de Dijon, marchand libraire, graveur eu taille douce et marchand orfèvre à Paris, résident audit Dijon, il éprouve peut-être plus de jouissances encore à arrêter, le soir venu, sa presse à mains, pour ouvrir d'épais in-folios et couvrir de sa fine, mais nerveuse écriture, qui semble vraiment celle d'un annotateur, les larges marges des livres de choix réservés à son usage. On vient de parler des Elzévier. La réputation du modeste, mais savant imprimeur dijonnais s'était, sans efforts de sa part, si bien répandue qu'elle avait gagné la Hollande, etque,enié52, elle décida les deux célèbres frères Abraham et Bonaventure Elzévier à venir rendre visite à leur confrère, dans la résidence qu'il avait adoptée. Ils l'y trouvèrent, comme il était toujours, courbé sur ses planches, qu'il fouillait d'un burin délicat, ou sur ses manuscrits qu'il corrigeait et