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           LA REVUE LYONNAISE

« Pour un moment il veut revivre.
Ses yeux sont grands ouverts, — voyez !
Si nous marchons, il va nous suivre
Oh ! comme ses yeux sont noyés !


« Sur ses traces, la petite ombre
Remet ses deux pieds, pas à pas. '
Il pleut. Au fond du hangar sombre,
Elle regarde vers là-bas !


« Le ciel rit. Bans le libre espace
Le pauvre petit spectre, en pleurs,
Suit des yeux chaque oiseau qui passe
Et qui peut aller voir des fleurs!


« // s'assied au banc de la classe
Où son chiffre est encor s,ravè.
Il retrouve partout sa trace,
Et refait — ce qu'il a rêvé !


« Mauvais rêve, » dis-je au bon maître,
(Et je sentis mon cœur serré,}
« fêtais grondé, puni peut-être,
Seulement pour avoir pleuré ! »

Puis, honteux, après un silence :
« Je n apprenais pas ma leçon
Pour rêver du ciel de Provence,
Et du lierre de ma maison !

« Certe, il faut lire dans un livre,
Mais aussi dans les fleurs des bois;
Et si Virgile nous enivre,
C'est qu'un oiseau chante en sa voix!