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304 LA REVUE LYONNAISE recherches de quelques érudits avoient attribué ce livre au chancelier Gerson, et consigné pour date le temps que ce grand homme passa à Lyon dans la retraite, enseignant les enfants pauvres du quartier Saint-Paul. Nous devions adopter avec empressement une version si flatteuse pour notre cité, et M. Nolhac eût fait de même s'il lui eût été possible de transiger avec ses convictions. Divers indices lui démontrèrent le peu de solidité des preuves qui rattachoient 17»»*- taiion au nom de Gerson ou de Thomas à Kempis, il écrivit donc sur ce point controversé, (1) et, après avoir un des premiers rappelé cet illustre personnage à la mémoire de ses concitoyens, il cherche à établir que non-seulement il n'étoit pas l'auteur de limitation mais que Ylmitation avoit été bien antérieurement composée, en Italie, pour des moines et par un moine, Gersen, abbé de Verceil. Une dissertation archéologique sur la hache symbolique des tombeaux anciens, une polémique au sujet des étangs de la Dombe, des lettres sur le prêt à intérêt (Lyon, 1821), une notice historique sur M. Cour- bon, premier vicaire général du diocèse (1824), deux lettres écrites d'Allemagne sur la musique dans les églises et les orgues (Lyon, Perrin, 1842), complètent, avec les ouvrages déjà cités, les titres lit- téraires de M. Nolhac. L'Académie de Lyon l'avoit admis dans son sein, et, sans doute, elle regrette que la mort soit venue sitôt créer dans ses rangs un vide difficile à remplir. Parlerons-nous de ses vertus privées, de sa carrière laborieuse et si bien remplie ? Ne serait-ce pas aller contre les désirs de celui qui fut si simple et si modeste ? qui mettait en pratique le conseil de l'Imitation : Ama tiesceri? Ses talents appartiennent à sa patrie, elle saura les apprécier. Ses vertus, elles resteront dans la mémoire de ses amis ; et qui d'entre eux pourraient oublier le sage des temps antiques, austère dans sa vie privée, aimable au dehors, sévère pour lui-même, bon et indulgent pour ceux qui l'entouraient, unissant l'enjouement dans la conversation à une foi vive, à une science pro- fonde et à la sérénité du caractère. (1) Du livre de VImitation de Jésus-Christ et du siècle dans lequel vivoit son auteur. — Paris, Périsse, 1841.