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                              ESSAI DE PHONÈTIQ.UE LYONNAISE                                         293
   Remarques. — 1. Dans se(mi)nare = senô, semer, ê entravé étant devenu libre,
 a été traité comme tel et se prononce comme un e muet.
    2. Sous l'influence du yotte ( = c), é fermé est devenu i dans pectinare = pino,
 peigner; de licsîvium = lissieK, eau de cendres.
   3. Dans prae(d)icare = praïchî, prêcher, l'yotte, par la chute du d s'est joint
 à ae, avec lequel il s'est diphtongue.

     64. Il est fort singulier que, dans un certain nombre de mots,
 E bref, précédé d'une gutturale douce, ait donné A. (1) Faut-il
 y voir une loi ? Faut-il n'y voir qu'une coïncidence de mots isolés
 ayant subi des influences particulières ? Quoi qu'il en soit, voici des
 exemples :

GenMculum = jano» (2), genou;                         Du v. fr. gésme = jacinieri, femme en
Genesta = jagnî, genêt;                                couches.
De gelare = jak'ri, gelée;

    65. É fermé, E bref, plus nasale non suivie d'une voyelle qui se
prononce =               IN (comp. n° 29) :

Lentz'cula = linttlli, lentille;                     Vindêmia = vindémi, vendange;
Sentire = sintî (3), sentir ;                        Vindicare = vingï, venger ;
Intendere = inuwdre, entendre; "                     Invîdia = inv«, envie.

  Remarques. — 1. Pourquoi infantem a-t-il donné efa»(t) au lieu d'inla»(t)?
 Evidemment parce que nos petits gones n'ont pas voulu faire confusion avec les
puînés du roi d'Espagne. Je n'y puis voir d'autre raison. Mais il est curieux que
cet efant se retrouve dans la plupart des dialectes provençaux. Le Gévaudan et le
Limousin disent efont, comme Rive-de-Gier de manus a fait mon. Mais Rive-de-
Gier a conservé an dans efo«(t), qui est d'ailleurs la forme usitée dans tout le
Lyonnais.
   2. Singularem = sanliôr, sanglier. Cette transformation de in en an est bizarre
en lyonnais, car nous n'avons pas emprunté notre sanlidr au sanglier français,
ainsi que le prouve ô tonique venu de a latin (voy. n° 1). Sanglier eût donné
sanlh' [Il mouil.).


 ( 1 ) J paraît avoir eu une influence semblable sur u bref. Voy. au n° 7 3 , rem. 2, de juniperum    =
janurio(t), genévrier.
 ( 2 ) Ce mot a des bizarreries dans tous les patois romano-provençaux. Dans le bagnard. gen«culum    =
dzone (Corau), toujours contre toutes les règles.
  (3) Et aussi siHtre, V . n° 50, note.