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                        LA   RE
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bilieux, encadré d'une chevelure et d'une barbe noires, est éner-
gique. M. Salle pouvait se livrer avec ce modèle à toutes les énergies
et les rudesses de son pinceau ; il l'a fait avec une grande franchise,
et je dois ajouter avec un plein succès. M. Salle, comme son modèle,
vient de recevoir les palmes académiques; est-ce au portrait de
M. Nolot qu'il doit cette distinction, à laquelle nous sommes d'ailleurs
heureux d'applaudir?
   Le portrait du D r Teissier exposé par M. DE LA BRÉLY au précé-
dent Salon m'avait fait croire que cet artiste se décidait enfin à
mettre de vrais corps humains sous les costumes qu'il brosse avec
un art si merveilleux. Mais où est le portrait d'antan ? M. de la Brély
s'est remis avec plus d'ardeur que jamais à l'étude du mannequin et
de la baudruche soufflée; car toutes les jeunes mères avides de
maternité qui se pâment devant l'Éducation d'un brave (103) ne me
feront jamais croire que ce bonhomme-là soit en chair et en os.
Quant à sa tunique de velours gris, je jure que c'est du vrai velours
rapporté sur la toile.
   Combien supérieur, malgré sa tonalité générale un peu terne, le
portrait de M. le D r Paillasson, par Mme COLLOMB-AGASSIS (177) !
Voilà la vérité et la vie. On sent, dans la pose abandonnée, dans le
sourire discret de la figure, dans ces fortes mains largement étalées
sur les genoux, la ressemblance criante du modèle.
    A notere ncore deux portraits de femme, l'un de M. HIRSCH (3 12),
trop froid ; l'autre de Mlle Sophie OLIVIER (451), trop chaud; tous
deux d'un bon dessin.
                                     *
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   M. COMTE est resté le dernier survivant de l'École désignée dans
la première partie de ce siècle sous le nom d'Ecole lyonnaise. On
retrouve dans son tableau de cette année, Le Nid (178), ce soin
minutieux du détail, ce souci de la perfection qui caractérisaient les
Å“uvres des Fleury Richard et des Revoil. Ce polissage, malheureu-
sement, va rarement sans une certaine froideur que les chefs de
l'École eux-mêmes n'ont pas toujours su éviter, et qui est le seul
défaut du tableau de M. Comte.