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                         LE BLASON DES PILLEHOTTE                               II7

ficulté qui le préoccupait, du moins en faveur des lecteurs que ces
curiosités intéressent. « Sa marque typographique, dit-il en parlant
de Jean Pillehotte, était J. H. S. avec la devise : Nom en Domitii
benediclum(i'). » Dans quels livres se trouve cette marque que je n'ai
jamais vue, et qui doit être exceptionnelle. En effet, celle qui se
rencontre habituellement se compose du chiffre IRSQesus Hominum
Salvalor) surmonté d'une croix et accompagné des trois clous de la
passion, le tout entouré d'une gloire rayonnante et de la devise Lau-
dabile nomen Domini, qui est le second hémistiche du 3 mc verset du
Psaume cxn : Laudatepueri Dominum. Il faut observer aussi que cette
marque n'est rien autre que le blason de la Compagnie de Jésus ; et,
en effet, comme M. Vingtrinier le répète, d'après M. Péricaud, Pille-
hotte fut, jusqu'en 1606, l'éditeur (2) des Jésuites. Il serait donc
important de déterminer l'époque où l'autre marque apparut. Cette
particularité serait d'autant plus intéressante à fixer que la marque,
dont j'indique la composition, reparaît en 1634 dans la gravure de
Claude Audran, employée par les successeurs de Jean Pillehotte,
Jean Caffln et François Plaignard.
   A propos de gravure, je rencontre d'autres difficultés. M. Ving-
trinier attribue le frontispice d'un livre de dom Polycarpe de la
Rivière, publié en 1629, au burin de « notre célèbre compatriote
Claude Audran, peintre du roi. » Cette attribution et ces qualificatifs
m'étonnent. J'ai un autre frontispice du même éditeur, pour un livre
du même écrivain, et de huit ans antérieur, il est de Charles et non
de Claude Audran; celui-ci, d'ailleurs, ne paraît être venu à Lyon que
bien plus tard, 15 ans environ après son frère Charles, que l'on voit
chez nous dès 1619. Ni l'un ni l'autre ne peut être qualifié par nous
de compatriote ; tous les deux étaient Parisiens, et vinrent dans


   (1) Pour que cette devise fût complète, elle devrait commencer par le mot SU.
   (2) Je dis éditeur et non imprimeur, comme l'affirme M. Vingtrinier, qui ne
semble pas soupçonner le problème qui se cache ici. Pillehotte fut-il imprimeur ?
Cela paraît fort douteux. En tous cas, si les Jésuites abandonnèrent ses presses, ce
ne fut pas pour recourir à celles d'Horace Cardon, qui, lui, était uniquement
libraire.