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ARCHÉOLOGIE LYONNAISE 89 Trésor de la Métropole qu'on a oublié de détruire. Voici les seules indications que les Obituaires ont pu me fournir et encore ne don- nent-ils pas toujours les titres des manuscrits et encore moins les dates de leur temps. « Joannes (1), sacerdos, dédit très libros, scilicet antiphonarium musicale et orationum et evangeliorum (2). Vuillelmus de Collonges, decanus, dédit missalem optimum, librum evangeliorum, librum Ktterarum et psalterium. (1) Je ne donnerai pas ici des détails biographiques sur chacun de ces donateurs; je les ai déjà donnés dans la première partie de cette étude sur le Trésor de la cathédrale. (2) Guy, archevêque de Lyon, de 928 à 948, donna à son église deux Psautiers quorum unum greeo est fà brefadum. Hugues I e r , de Bourgogne, archevêque de Lyon, de 1085 à 1106, légua aussi à son église librum grecam et epistolarium grecum. La présence à l'archevêché de ces ouvrages en caractères grecs n'a rien de surprenant. La plupart des premiers chrétiens de Lyon étaient originaires de l'Asie. Les premiers apôtres de cette ville étaient de cette même contrée, et on parlait généralement le grec dans le monde commercial de Lyon. Chaque année, de nombreux grecs apportaient des marchandises considérables d'Orient aux fameuses foires (emporta) qui se tenaient à Lyon, même, paraît-il, avant la conquête romaine. Toutefois il nous reste peu de monuments épigraphiques rappelant des noms grecs, et voici ce que m'a mandé, à ce sujet, le savant et obligeant M. Allmer, qui a porté une si grande lumière dans tout ce qui se ratta- che à l'épigraphie lyonnaise. «. Pour ce qui concerne L y o n / a u point de vue de la fréquentation des orientaux, je vois que vous avez déjà pris connaissance de tout ce qui a été écrit. Je n'aperçois pas ce qu'on pourrait y ajouter. Il y aurait plutôt à retrancher. L'épigraphie n'apporte pas un gros bagage. Il y a l'épilaphe d'un marchand syrien mort à Genay. Il y en a quelques autres, dans lesquelles sont mentionnés quelques orientaux. Pendant longtemps, on a cru que toutes les personnes qui apparaissent dans les inscriptions, avec un nom grec, étaient grec- ques de naissance. C'était une grosse méprise. Ces personnes n'étaient rien autre chose que d'anciens esclaves. Les esclaves avaient presque toujours des noms grecs. On tenait à les distinguer par le nom des personnes de condition libre. Le grec n'était pas la langue officielle ; mais les études étaient beaucoup plus grecques que latines. Le grec était familier à tous les gens instruits, et aux gens de com- merce. ')