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570 LA R E V U E L Y O N N A I S E
Bouhier, Bimard de la Bastie, Jean-François Séguier, lui-même,
quoique plus populaires, peut-être, parce qu'ils ont vécu à une
époque moins éloignée de nous, méritent à peine de lui être com-
parés. »
Spon s'était formé aussi un cabinet et surtout de médailles
« Il faisait avec ses amis un trafic de médailles et de livres ; il
donnait des commissions et surtout en recevait. Le protestant Spon
était même en relation de correspondance avec Bossuet. L'amour
des inscriptions antiques, le goût des médailles, et une science
profonde liaient entre eux des hommes dont les positions étaient si
différentes. Concentrée en quelques hommes spéciaux, l'archéologie
comptait, au dix-septième siècle, des disciples fervents entre les-
quels elle établissait une cordiale confraternité. » (Notes sur ta
4
corresp. de Spon, Monfalcon, p. 382.)
Le père de Spon s'était fait aussi une collection de médailles et
de livres ; mais son fils dut les vendre par nécessité. Au moment
où il le perdit, il ne conserva que dix ou douze volumes. « Je n'ay
pas, écrivit-il à un ami, la marotte des livres. » Dans son cabinet
se trouvait entre autres, une pièce tellement rare qu'il crut devoir
en faire l'objet d'une notice spéciale qu'il publia sous ce titre :
Discours sur une pièce rare et antique du cabinet de Jacob
Spon (Lyon, J. Facton, 1674, in-12 de trente-deux pages et une
planche.)
Spon recueillait aussi dans son cabinet des monuments d'épigra-
phie romaine. Ainsi, dans ses Recherches des antiquités, p. 55,
il cite une inscription trouvée en 1673, à Saint-Clair, au séminaire
de l'Oratoire et que lui donna M. Basset ; c'est une inscription des
premiers temps de l'ère chrétienne, et ainsi conçue :
HOC TVMVLO
I A C E T BONAM
MEMORIAM
RAPSO QV1
V1X1 T AÃ1N
XXXV
Lorsque Spon forma ses collections, les antiquités romaines
étaient encore très nombreuses à Lyon et aux environs, quoique