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        RÉUNION DE LA FRANCHE-COMTÉ A L]A FRANCE                                   509
améliorations à introduire, Les états établissaient et répartissaient
les impôts qui devaient donner le moyen de payer le don gratuit,
Ils avaient, en outre, le droit de décider de la paix et delà guerre,
et de conclure des traités. De même que le gouverneur,: ils
souffrirent des empiétements du parlement. Une assemblée, réunie
de loin en loin et composée d'éléments divers, peut difficilement so
défendre contre un corps permanent et homogène. C'est ainsi que
le parlement s'occupa de la répartition des impôts et de la conclu-
sion des traités.
   On pourrait encore mentionner, à côté du gouverneur, du
 parlement et des états, ce que l'on appelait les bons person-
 nages. C'était un conseil de gentilshommes qu'une simple lettre
 du souverain nommait, et qui était chargé,"en déclarant l'imminent
péril, de convoquer le ban et l'arrière-ban *.
   L'université comtoise se rattachait encore au gouvernement.
Créée en 1287, à l'instar,de celle de Paris, par le palatin OthonlV,
consacrée par-le pape Martin V, elle fut installée, d'abord à Gray,
puis à Dôle, et enfin complétée en 1330 par la création à Paris
d'un collège dit de Bourgogne, qui fleurit jusqu'à la fin du< dix-
huitième siècle. Cette dernière création, due à la comtesse Jeanne8,
qui avait épousé le roi de France, Philippe V le Long, nous montre
les relations qui existaient entre la Franche:Comté et la France.
   Ces relations intellectuelles n'étaient pas les seules. Par suite de
la communauté de langue, sans parler de plusieurs autres causes
d'affinité, il arrivait souvent que des seigneurs comtois épousaient
desFrançaises, et qu'ils allaient passer à Paris une partie de l'année.
La fusion intellectuelle et sociale préparait ainsi peu à peu la •réu-
nion politique.
   Le gouverneur, le parlement, les états, les bons personnages,
l'université, formaient comme la tête du pays. Quant à la petite
nation comtoise elle-même, elle se composait, du temps de. Charles-
Quint, c'est-à-dire à une époque de prospérité, de 350.000 habi-
tants 3 . Leur caractère se résumait en deux qualités qui semblent
  1
    La noblesse comtoise d'épée s'éiait fortifiée en fondant, en 1485, une confrérie de
Saint-Georges.
  2 Fille d'Othon IV, fondateur de l'université.
  3 De Piépape, I, 226.