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                            LE CONGO                             433

arrivés jusqu'au grand fleuve qui donne son nom à la contrée. Ils
ne sont pas partis de Zanzibar, comme Livingstone et Stanley : leur
point de départ a été le Gabon, ou, pour parler plus exactement,
l'embouchure de l'Ogooué. Avant de se jeter dans l'Atlantique, ce
fleuve forme un delta marécageux, qui lui donne un aspect plus
imposant et donne à croire que son débit d'eau est considérable.
De plus, les indigènes affirmaient aux Européens que l'Ogooué sort
d'un grand lac, et il fallait s'assurer de ce qu'était ce lac. On vit
bientôt que le fleuve, tout en venant du sud-est, ne pouvait être
un déversoir de l'une des grandes masses d'eau de l'Afrique cen-
trale: son cours n'était pas assez important pour que l'on crût qu'il
remontait jusqu'au Tanganika, par exemple. Néanmoins, quand
la voie eut été ouverte, l'insuccès des premières explorations ne fit
que stimuler le zèle des voyageurs.
   L'Anglais Walker avait atteint Lopé en 1873. Pendant les deux
années qui suivirent, M. Marche et le marquis de Compiègne
essayèrent de remonter l'Ogooué en amont de cette station; mais,
harcelés par les indigènes, ils ne purent aller au delà du confluent
de l'Ogooué et de l'Ivindi, à un demi-degré plus loin que Lopé. Le
marquis de Compiègne alla au Caire, où il trouva la mort, et
M. Marche chercha à s'adjoindre de nouveaux compagnons. 11
reprit ses explorations de 1875 à 1877, en compagnie de M. Savor-
gnan de Brazza, enseigne de vaisseau, de M. Hamon, quartier-
maître, et du Dr Ballay, médecin de la marine. Cette fois encore, il
eut à supporter mille peines et mille travaux, et à surmonter bien
des obstacles. A la fin, il fut saisi par les fièvres et obligé de
retourner en Europe. M. de Brazza fut désormais le chef des expé-
ditions dirigées vers l'intérieur du pays.
   Il continua de reconnaître le fleuve avec MM. Ballay et Hamon,
et parvint ainsi jusqu'aux chutes de Poubara, au-dessus desquelles
l'Ogooué se divise en deux cours qui n'ont pas d'importance. Mais
les explorateurs ne voulaient pas revenir sur leurs pas sans avoir
atteint le grand cours d'eau qui est comme l'artère principale de
l'Afrique intérieure. Ils poursuivirent par terre leur expédition,
et rencontrèrent une rivière qui coulait vers l'est: c'était l'Alima.
Persuadés qu'elle était un affluent du Congo, ils essayèrent de la
redescendre; mais les indigènes s'y opposèrent. M. de Brazza