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              LE P R I E U R É DE S A I N T - R O M A I N - L E - P U Y            355
  des lieux réguliers. Elle vient de la situation du prieuré dans un lieu presque
  inhabité ; sur un rocher fr"oid et battu des vents les plus violents dont la hauteur
  des murs delà forteresse mettait autrefois à l'abri, et qui, depuis la destruction
  de ces murs, ne trouvant point d'obstacles, dégradent les réparations presque
  aussitôt qu'elles sont faites, et rendent le lieu inhabitable.
     Ces différentes raisons de l'état de ruine, persévérant depuis cent trente ans,
  démontrent l'impossibilité du rétablissement de la conventualité. Dès lors ne
  pourrait-on pas se flatter qu'un plan qui ramènerait ce bénéfice au but des pieux
  fondateurs et le ferait tournera l'utilité du public, de l'église et de l'abbaye dont
  il dépend, mériterait de trouver faveur et protection au près des puissances et
  des supérieurs qui peuvent en procurer l'exécution.
     Ce projet goûté, il y a quelques années, par M. le cardinal de la Rochefoucaud,
 abbé de Cluni et d'Ainay, qui était sur le point de le réaliser lorsqu'on eut le
 malheur de le perdre, est repris aujourd'hui par celui qui est le plus intéressé à
 en peser les suites, M. l'abbé d'Ainay, patron callateur de Saint-Romain-Ie-Puy.
     Son intérêt, sa présence actuelle sur les lieux, sont de sûrs garants de l'avan-
 tage du projet, dès qu'il en socillicite l'exécution. L'augmentation de dotation
 des prébendes canoniales dont le revenu serait trop faible a toujours été reconnue
 pour un motif canonique d'éteindre des bénéfices et d'en réunir les revenus à
 ces prébendes.       .
     On proposerait donc d'éteindre le titre du prieuré de Saint-Romain-le-Puy,
 toute conventualité, soit offices et claustraux, de transférer le service et fonda-
 tions en quoi que tout consiste, et d'en réunir le revenu à l'église mère dont il
 est le patrimoine, au Chapitre de Saint-Martin-d'Ainay. Les réfusions annuelles
en denrées qu'il doit à l'abbé et au Chapitre établissant sa dépendance et f on
premier état était de fournir à la nourriture des religieux représentés aujourd'hui
par le Chapitre (il devait fournir le pain et le vin au couvent pendant le mois de
may). Il serait donc naturel de le ramener à sa première destination.
    L'évidente nécessité et utilité de cette réunion estfondée sur la pauvreté notoire
du Chapitre d'Ainay dont les revenus sont si médiocres que des dix-neuf cha-
noines qui le composent, les sept moins anciens n'ont pas 500 francs et les dou/.e
anciens 1.000 fi\, le prévôt n'ayant de plus que 100 fr. pour sa dignité.
    Ce revenu est sûrement trop étroit pour l'entretien le plus modeste de gens de
condition (le chapitre étant astreint à des preuves de noblesse) dans une ville
telle que Lyon où la vie est presque aussi chère qu'à Paris.
    L'église d'Ainay est la principale, la mère-église du plus beau quartier de
Lyon, de la place Royale et des environs où habitent les personnes les plus dis -
tinguées de la ville, les gouverneur, commandant, intendant, premiers magistrats,
et presque toutes les familles nobles de Lyon.
    Il serait avantageux à la religion et à la piété que le service divin pût s'y faire
avec la décence et dignité convenables. C'est néanmoins le seul chapitre de Lyon
qui n'ait pas de bas-chœur : les chanoines font le service par eux-mêmes ; loin
de s'en plaindre, ils s'en font honneur ; mais il serait juste qu'en servant l'église