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344                  LA R E V U E LYONNAISE

   Dans nos campagnes, on dit ina brizi pour un « petit peu, un
brin ». En Forez, braise, d'après Gras. A Saint-Etienne, bréysa,
comme l'indique cet hémistiche de Ghapelon :
               Quand j'amou quauqua bréysa...

  « Quand j'aime quelque peu... »
  « Yquien le fit rire una braisa, cela les fit un peu rire. »
(Cochard, Dialogo de doux homos.,.)
             De s'approchié de leu, per H dire una brizi
             Solamen de son fat...

   « De s'approcher de lui pour lui dire un brin seulement de son
affaire.,. » (La Vieutenance du Courtisan, pièce dauphinoise,
1560.)
                  Bevans on cop, bevans z'en dous;
                  Et dzamé trais nos ant fé pou.
                  On cop n'arrouze qu'ina braiza.

   « Buvons un coup, buvons-en deux; — et jamais trois ne nous
ont fait peur. — Un coup n'arrosequetant soit peu. »(La Cozonaize,
chanson patoise, communiquée par le docte président de l'Académie
du Gourguillon.)
   Le bas latin disait brioia, et le roman briza ; le Gévaudan dit
brena, embrena, le Forez braise, le Languedoc brizo pour
miette de pain. Quand j'étais en nourrice à Saint-Laurent, le
Tienne, mon frère de lait, qui était gros mangeur, avait au fond
des poches de son rondin tout plein de braises de pain.
   Le roman briza et le languedocien brizo indiquent qu'il faut
voir dans notre braises un substantif verbal tiré, probablement
par apocope de l'infinitif, du verbe briser, comme nous avons tiré
abonde à'abonder. La transformation de * en ai (briser, braises,
n'a rien qui doive émouvoir. De nombreux exemples en existent :
Marraine (matrina), glaise (glitea), daigne (digno), etc. Dans le
bas Dauphiné, au reste, on dit simplement des brises de pain.
                                     *

  Mon petit chou, n'est-ce pas une charmante expression de ten-
dresse ? Je me souviens que, sur le coin du brouillon d'une lettre Ã