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          MANUSCRITS DU TRESOR DE L'EGLISE DE LYON                                341
du siège de Léon au siège de Dol. D'autre part, nous lisons dans les mémoires
manuscrits des bénédictins bretons que Thomas James portait d'or, au chef
d'azur, chargé d'une rose d'or. Il est donc hors de doute que les armes peintes
sur le missel du trésor de la cathédrale de Lyon appartiennent bien à Thomas
James, évêque de Dol.
   « Il en faut conclure que le manuscrit de Lyonest bien celui qu'Attavante a peint,
en 1483, pour Thomas James, celui que l'enlumineur fit alors passer en Bre-
tagne par l'intermédiaire des Rinieri, celui pour lequel il réclamait, en même
temps, le paiement d'une somme de 125 ducats.
   « C'est ainsi que votre calque, Monsieur le Comte, m'a conduit à rétablir dans
tous ses détails l'histoire d'un manuscrit précieux par lui-même, et auquel nous
devons encore plus nous intéresser, maintenant que nous connaissons non seule-
ment la date de l'exécution et le nom de l'enlumineur, mais encore toutes les cir-
constances qui en expliquent l'origine et qui en font pour nous un monument
national, puisqu'il a été commandé par un prélat français, et qu'il n'a pas quitté
la France depuis 1483 ou 1484.
   « Daignez agréer, Monsieur le Comte, l'assurance de mon respectueux dévoue-
ment. »                                               LÉOPOLD D E à . I S L E .

   M. Delisle a ajouté à cette lettre les notes suivantes :
   « Le goût de Thomas James pour les belles œuvres d'art est attesté non seule-
ment par le missel dontilestici question, mais encore par le monument funéraire
qui lui fut élevé dans la cathédrale de Dol, et par un sceau dont M. Alfred Ramé
a bien voulu me signaler une empreinte aux Archives de la Loire-Inférieure.
   « Thomas James a dû être directement en rapport avec Attavante; il était en
Italie en 1482, c'est-à-dire l'année qui précéda l'achèvement du missel, lequel
porte la date de 1483. M. Hauréau cite un acte de Thomas James, daté de Rome
le 13 avril 1482 (Gallia christiana, t. XIV, col. 1062).
   M. l'abbé Auziani, préfet de la Laurentienne, a bien voulu m'apprendre que
Thomas James, avant d'être évêque de Dol, avait été châtelain du château Saint-
Ange àRome. Il existe une grammaire latine, imprimée a Venise en 1484 (n° 9834
de Hain), en tête de laquelle l'auteur, Pomponius Lcetus, s'exprime en ces termes :
« Superioribus annis volumina queedam grammtices romanse scripsi, et
 Thomœ, pontifici Dolensi, prsefecto arcis hadrianae, dicvoi; diffusum et ab
communi usu longe semotum opus, ut viri auctoritas apud posteras lionori,
et vigiliœ nostrse gratis habeantur, in commodiora tempora distuli... » .