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                     ACADÉMIE DE LYON                            201
et devenait vice-président pour l'année 1883. C'est en termes émus
que M. Loir remercie ses collègues du concours qu'ils lui ont donné
pendant l'année de sa présidence. C'est en termes non moins émus
que M. Rougier rappelle qu'il y a vingt-cinq ans, presque à
pareille date, son père, M. le docteur Rougier, membre titulaire de
la classe des sciences, prenait aussi place au fauteuil. C'est au nom
de ces chers souvenirs qu'il demande aux membres de la Com-
pagnie leur bienveillant concours. Puis il se félicite de conserver
 M. Loir comme auxiliaire et comme conseil, et de continuer avec
lui la direction de nos travaux.
     Après diverses communications du secrétariat, l'Académie pro-
 cède au renouvellement réglementaire des diverses commissions.
     Séance dit 16 janvier 1883. — L'intérêt majeur de cette séance
 a été une communication de M. Caillemer sur l'histoire du droit
 romain au moyen âge.
     Jusqu'aux travaux de M. de Savigny, on avait mis en doute et
 presque nié la persistance de l'enseignement du droit romain pen-
 dant la première moitié du moyen âge.
     Les recherches personnelles de îyl. Caillemer sur l'enseigne-
 ment en Normandie et en Angleterre lui ont permis de constater
 l'enseignement du droit dans les abbayes du Bec et de Saint-Étienne
  de Caen à l'époque anglo-normande. Mais déjà au temps de Louis
 le Débonnaire, on trouve des traces de l'enseignement juridique
 à l'abbaye des Deux-Jumeaux .au diocèse de Bayeux, abbaye que
 les Normands détruisirent dans leurs incursions et qui ne fut
 jamais relevée. Les textes qui concernent l'enseignement du droit
 dans cette abbaye concernent donc bien la période carolingienne.
     Sans parler des jurisconsultes proprement dits, de nombreuses
  allusions au droit romain sont faites dans les poètes ou prosateurs
  de ce temps, notamment dans Guillaume de Malmesbury.
     S'appuyant ensuite sur l'autorité de deux manuscrits, l'un étudié
  et copié par lui à la bibliothèque nationale, l'autre qui lui a été
  confié par un bibliophile lyonnais et qui contient des textes rares
  ou inédits des jurisconsultes du moyen âge, M. Caillemer montre
  quel a été l'enseignement du droit avant que la prépondérance et
  la renommée de l'école de Bologne fissent dominer dans les univer-
   sités le code Justinien.