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 148                 LA REVUE LYONNAISE
  de finance. La Chambre des comptes les enregistra (13 mars
  suivant), moyennant quatre écus d'or d'aumône, et ce ne fut
, qu'en 1564 qu'elles furent registrées au jgreffe de la sénéchaussée
  de Lyon où cet artiste était possessionné.
     Cet acte donnait à Claude Corneille tous les droits dont jouis-
  saient les regnicoles; il nous apprend que ce peintre demeurait en
  France depuis longtemps, qu'il s'y était marié, qu'il avait l'inten-
  tion d'y terminer son existence et que, du fruit de son travail, il
  avait acquis plusieurs biens non désignés. « Les bons et agréables
  services faits (au prince) en son art » sont sommairement rappelés
  comme causes principales de la double faveur royale : le don des
  lettres de naturalite et l'exemption de la finance ordinairement
  taxée sur les nouveaux Français.
     Claude Corneille excellait comme portraitiste. Brantôme (Vies
  des illustres dames) fait le plus bel éloge de son talent, et M. de la
  Borde (Renaissance des arts) a justifié pleinement l'appréciation
  de ce chroniqueur contemporain, vivant près de la cour et à même
  de comparer les copies avec les originaux. Le portrait en pied de
  Catherine de Médicis entourée de ses trois filles, fut surtout l'objet
  de l'admiration de ce courtisan qui affirme que tous les grands
  personnages du temps vinrent poser devant Corneille. Peut-être
  cet artiste habile et laborieux, a-t-il participé au magnifique
  recueil des portraits des Valois, que l'administration du musée
  des souverains acquit au prix de 60.000 francs à la vente, après
  décès, des livres de la duchesse de Berry, avant 1870, et proba-
  blement anéanti dans l'incendie où tant de précieux objets d'art
   ont disparu.
   Corneille travailla, non seulement à la cour et à Paris, mais
 encore à Lyon où il séjourna à plusieurs reprises et où il acquit
 plusieurs immeubles, entre autres trois maisons dans la rue du
 Temple. Dès l'année 1545, Corneille réclamait au Consulat, à titre
 de peintre du dauphin, l'exemption des droits d'entrée mis sur le
 vin; puis, en 1574, il fit reconnaître ses privilèges de peintre et
 de valet de chambre du roi.
   Le dicton « gueux comme un peintre » ne pouvait lui être adressé,
 non plus qu'à un grand nombre d'artistes de cette époque de
 luxe et de somptuosité où l'on rivalisait de magnificence déco-