Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
70                   LA REVUE LYONNAISE
des décorations et de tout ce que les monuments anciens et mo-
dernes peuvent fournir dans un genre semblable. Après s'être
distingué quelque temps dans la prédication, il fit un voyage en
Italie, en Allemagne, en Flandre et en Angleterre, où il se lia
avec plusieurs éminents savants avec lesquels il demeura en fré-
quentes relations.
    Dans les dernières années de sa vie, ne pouvant plus se livrer à
la prédication, il se consacra entièrement à l'Histoire consu-
laire de Lyon, et à plusieurs autres ouvrages, car nul ne fut plus
fécond que lui, puisque l'on en compte plus de quatre-vingts dont
Niceron, Pernetti ont donné la liste, laquelle a été complétée
 ensuite par. M. Collombet dans ses Études sur les historiens
 lyonnais (1839, p. 176). Le P. Menestrier a laissé, en outre,
 divers manuscrits importants. Son Histoire civile et consulaire
 de la ville de Lyon est la plus importante de ses œuvres. Il y
 employa trente ans, d'après le Journal des savants (1697,
 p. 236-249), mais elle n'est pas terminée et s'arrête au règne de
 Charles VI, en 1400. Le P. Colonia a fait une juste critique de ce
 livre. « En écrivant ce livre, dit-il, le P. Menestrier a bien plus
 consulté son goût particulier que celui du public. Il y paraît d'un
 bout à l'autre, plus savant qu'historien. L'érudition recherchée
  qu'il y répand à pleines mains, et la solidité avec laquelle il réfuta
  Paradin, Rubys et Severt sur lesquels il retombe à chaque page,
  font de ce livre nn excellent ouvrage de critique ; mais la con-
  fusion des matières, les redites éternelles et la pesanteur du style
  qui règne partout, en font, d'une part, une histoire peu attachante,
  et de l'autre, les longues et inutiles digressions dont elle est
  remplie font que c'est moins l'histoire de Lyon que celle de toute la
  terre » (Colonia, Hist. litt. de Lyon, t. II, p. 727.)
     Malgré ces grandes imperfections, l'œuvre de Menestrier restera,
  et on la consulte encore avec fruit pour tout ce qui concerne les
  anciens monuments romains de Lyon auxquels il a consacré de
  nombreuses pages. 11 est vrai qu'il s'est trompé gravement en ce
  qui a trait au célèbre autel d'Auguste ; mais son erreur était
  facile. Il ne connaissait pas les monuments que des fouilles récentes
  ont mises à jour et qui ont permis enfin de déterminer d'une
  manière précise l'emplacement de ce monument.