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6    •                LA REVUE LYONNAIS?]
           me
est égal. M Nouville a un extérieur agréable, de l'esprit, de l'hon-
nêteté, mais on la dit dominée par sa mère qui est très intrigante.
   Brunier, le médecin, a ma grande confiance toutes les fois que
les enfants sont malades, mais hors de là il faut le tenir à sa place,
il est familier, humoriste et clabaudeur.
    L'abbé d'Avaux peut être fort bon pour apprendre les lettres a
mon fils; mais, du reste, il n'a ni le ton, ni même ce qu'il faudrait
pour être auprès de mes enfants; c'est ce qui m'a décidée dans ce
moment à lui retirer ma fille. Il faut bien prendre garde qu'il ne
s'établisse hors les heures de leçons chez mon fils. C'est une des
choses qui a donné le plus de peine à Mme de Polignac, et encore
n'en venait-elle pas toujours à bout, car c'était la société de*
sous-gouvernantes. Depuis dix jours, j'ai appris des propos d'in-
gratitude de cet abbé qui m'ont fort déplu.
    Mon fils a huit femmes de chambre. Elles le servent avec zèle,
 mais je ne puis compter sur elles. Dans ces derniers temps, il s'est
 tenu beaucoup de mauvais propos dans la chambre, mais je ne
 saurais dire exactement par qui; il y a cependant une dame Belliard
 qui ne se cache pas sur ses sentiments, et, sans soupçonner per-
 sonne, on peut se méfier. Tout son service en hommes est fidèle,
 attaché, tranquille.
    Ma fille a à elle deux premières femmes et sept femmes de
 chambre. M 8 Brunier, femme du médecin, est à elle depuis sa
               â„¢
 naissance, la sert avec zèle ; mais sans avoir rien de personnel à
 lui reprocher, je ne la chargerais jamais que de son service ; elle
 tient du caractère de son mari ; de plus elle est avare et avide de
 petits gains qu'il y a à faire dans la chambre.
    Sa fille, Mra0 Tréminville, est une personne d'un vrai mérite ;
 quoique âgée seulement de vingt-sept ans, elle a toutes les qualités
 d'un âge mur. Elle est à ma fille depuis sa naissance et je ne l'ai
 pas perdue de vue. Je l'ai mariée, et le temps qu'elle n'est pas avec
 ma fille elle l'occupe en entier à l'éducation de ses trois filles. Elle
 a un caractère doux et liant, est fort instruite, et c'est elle que je
 désire charger de continuer les leçons à la place de l'abbé d'Avaux.
Elle est fort en état et, puisque j'ai le bonheur d'en être sûre, je
trouve que c'est préférable atout. Au reste, ma fille l'aime beau-
 coup et y a confiance.