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         LA VILLE GALLO-ROMAINE DE BEAUCLAIR                         225
taire du même vase a tracé, à la pointe, une inscription qu'on croit
lire ainsi : ...TO TATEIVGO YRVRANA. M. Robert Mowat, l'un
des èpigraphistes contemporains les plus savants, a cru pou-
voir traduire cette inscription latine par ces mots français :
VRVRANA donne à TATEJVGVS. Ce qui serait l'expression d'un.envoi
ou d'un don. Le précieux vase, ci-dessus décrit, a, de plus, deux
estampilles sigillées, celle du potier MINAIROF, placées près du
dieu Mercure : l'une dans un encadrement rectiligne et l'autre
 dans une rosace.
    J'ai aussi trouvé, dans mes fouilles, sur la même petite émi -
 nence, des fibules ou agrafes en grande quantité, des bracelets
 en stéatite, des amulettes en forme de losange en pierre, ressem-
 blant a du marbre violet; des épingles à cheveux, des lacryma-
 toires, une jolie statuette enterre cuite, une petite statuette en
 bronze du dieu Mercure.
     Partant de ce principe que les Romains plaçaient les tombeaux
 hors des villes, le long des routes qui venaient y aboutir, et qu'il y
 avait fort peu d'exceptions à cette règle, j'ai cru devoir faire fouiller
 les champs voisins, pensant bien que la nécropole, dont la petite
 éminence n'était qu'une faible partie, s'avançait au loin à plusieurs
 centaines de mètres. La pioche a bientôt prouvé que j'avais raison;
 car j'ai constaté l'existence de cette nécropole à plus de deux cents
 mètres de la petite éminence, en dehors de la ville. J'y ai trouvé
  une foule de vases de formes variées : des paterse (plats), des
 patinse (bols), mais brisés en nombreux fragments, ce qui m'a fait
  penser que les parents du défunt ou les amis, assistant aux funé-
  railles, avaient l'usage de briser ces vases, une fois la cérémonie
  terminée, et de les jeter autour de l'urne cinéraire. Parmi ces
  débris, j'ai trouvé des clous en bronze et en fer. Un archéologue
  m'a manifesté l'opinion que les urnes devaient être renfermées non
  seulement dans des boîtes en pierre, mais encore dans caisses
  en bois, et que les clous avaient dû servir à attacher les planches.
  Parmi les vases recueillis dans ce cimetière gallo -romain il y eu
   a en poterie blanchâtre, en terre noirâtre; mais la plupart sont en
   terre rouge, dite samienne. L'origine de cette poterie rouge, de
   cette belle terre lustrée ou vernissée avec soin, provient de l'île de
   Samos, en Grèce. Dans l'origine, les Romains faisaient venir cette
        SEPTEMRRE i882.   T. IV.                                14