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                              SOCIÉTÉS SAVANTES                                     471
  archéologue de Nice, et intitulé « Essai sur un commentaire scientifique de la
  Genèse ». Ce n'est guère qu'une préface. L'auteur estime qu'il y a des chrétiens
 qui condamnent trop vite les vérités nouvelle? de la science, qu'il y a aussi des
 savants qui se pressent trop de contredire les vérités révélées. La Bible indique
 très nettement les phases successives de la création du monde, mais elle est
 muette sur la plupart des phénomènes qui ont précédé et accompagné ces phases
 et sur la manière dont elles se sont produites; la science ne les a pas davantage défi-
 nies. Elle cherche, et quand même les premiers résultats de ses recherches
 l'amèneraient à nier scientifiquement l'existence de Dieu créateur, ce ne serait
 pas une raison suffisante pour repousser des efforts qui risquent de demeurer long-
 temps stériles ou incomplets : encore moins serait-ce une raison pour se révolter
 contre la révélation divine. M. de Rosemont est convaiucu que la science devra
 finalement se mettre d'accord avec la foi ; en attendant, il demande qu'on veuille
 le suivre jusqu'au bout et sans parti pris, sur le terrain qu'il a choisi et où il
 appelle la discussion. Quant au rapporteur, il pense qu'une telle témérité de lan-
 gage aurait, trois siècles plus tôt, valu à son auteur le bûcher ou l'emprisonne-
ment perpétuel; de nos jours, elle est digne de toute notre attention.
    M. Caillemer demande à exposer les idées,que lui a suggérées la lecture de
 quelques manuscrits étrangers sur la situation politique de Lyon au xr3 et au xu°
 siècles. Notre cité appartenait-elle au roi de France ou à [l'empereur germani-
que, à cette époque? La question paraît très simple à résoudre avec des pièces
authentiques en main. Il n'en est rien. Les unes, comme celles du temps des
archevêques Burchard et Oldaric, portent la marque évidente de la suzeraineté
française; les autres, contemporaines d'Alinard, font appel au protectorat de
l'empire ; d'autres enfin, avec Humbert par exemple, rendent hommage à la fois
aux deux souverains. Jusqu'à l'année 1157, "c'est-à-dire jusqu'au moment où l'em-
pereur Frédéric envoya à Héraclius la fameuse bulle d'or par laquel il affran-
chit l'archevêque de toute autre suzeraineté et étendit sa juridiction, il est impos-
sible, avec les seuls textes que possède M. Caillemer, de trancher la question.
    M. Guigue est d'avis que la suzeraineté royale et impériale, durant ces deux
siècles, fut purement nominale, et que jamais les habitants de Lyon ne reconnu-
rent ni l'une ni l'autre. Il espère pouvoir en apporter dans quelque temps des
preuves irrécusables.
   M. Berlioux pense également que la vallée du Rhône n'a jamais appartenu à
personne autre que ses riverains. Quant au siège archiépiscopal, il a dû recourir
politiquement, selon les circonstances, tantôt à la protection du roi, tantôt à celle
de l'empereur : c'est surtout cela qui ressort des actes officiels que M. Caillemer
vient d'interpréter devant l'Académie.

   Séance du 28 juin 1881. — M . Locard offre à la Compagnie ses Eludes
sur les variations malacologiques de la partie centrale du bassin du Rhône,
d'après la forme vivante et fossile. 2 vol. in-4°, Lyon, 1881.
   M. Guimet présente trois échantillons de tissus en couleur, qui ont été obtenus
par M. Balanche, de Rouen, en combinant^'outremer bleu foncé avec une autre