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470                      LA REVUE LYONNAISE
Dieu des chrétiens et le culte des ancêtres aux pratiques pieuses en l'honneur
des morts. Grâce à cette tolérance i'aisonnée, la mission européenne put s'implanter
fortement chez ce peuple positif et ombrageux; les plus savants parmi les Pères se
trouvèrent bientôt investis de fonctions importantes dans l'Empire et mêlés à toutes
les questions de science et d'administration. Un siècle plus tard, sous le règne de
Kang-Hi, les dominicains arrivèrent et se déclarèrent fort scandalisés do la situa-
tion prise par les jésuites et de leurs concessions trop radicales aux coutumes chi-
noises. Ils en référèrent au Pape, qui envoya un légat, deux légats; mais les légats
ne réussirent pas à opérer la réconciliation des ordres rivaux. L'empereur prit
parti pour les jésuites, pendant que le pape appuyait les dominicains. Tant et si
bien qu'à la fin les missionnaires chrétiens furent tous expulsés et les savants seuls
conservés à l'Observatoire de Péking, ou ils s'éteignirent les uns après les autres.
En 1843, il n'y en avait plus un seul, lorsque les missions catholiques recommencè-
rent, sous la protection du traité conclu à Nanking par l'Angleterre, à pénétrer
dans le Céleste-Empire. Cette fois, ce n'est plus par la science, mais par la charité
que les prêtres européens font de la propagande ; ris recueillent les enfants aban-
 donnés, donnent dos soins aux malades, se dévouent dans les épidémies et multi-
 plient leurs services à la société chinoise ; ils ont même fondé un collège et un
 observatoire sur lequel M. Guimet présente d'intéressants détails. Mais il leur
 manque aujourd'hui une connaissance exacte des rites, des superstitions et de la
 langue même de cette race formaliste, qui se révolte et massacre les étrangers
 dès qu'elle soupçonne une profanation. Les nouveaux apôtres de la civilisation chré-
 tienne ne paraissent pas en voie de réussite.
    M. Mollière demande à M. Guimet do vouloir bien préciser quelques-unes des
 réflexions qu'il a émises et qui ne lui paraissent pas assez bienveillantes pour
 l'ordre des jésuites. Ce que M. Guimet juge tout à fait inutile, puisque avant de
lire son travail à l'Académie, il l'a en quelque sorte soumis à l'examen de plu-
 sieurs membres très distingués de la Compagnie de Jésus.
    M. Guigue expose les premiers détails qu'il a trouvés dans les terriers des
 Archives sur la géographie politique du Lyonnais au xu° siècle, au xnr et au xiv°.
 Les limites en comprenaient certainement la côte Saint-Sébastien, la Croix-
Rousse et le lieu dit de Margnolcs. Les seigneurs de Miribel et de Montluel exer-
 çaient dos droits, à cette époque, jusqu'aux portes de Lyon. Il faut du reste
 considérer qu'auparavant, tout le triangle enfermé entre le Rhône, l'Ain et la
 Saône, était une sorte de poste avancé, contenant quinze à vingt bourgs, fortifiés,
 munis de tours hautes et correspondant entre elles. Ces premières données, qui
 semblent témoigner en faveur de l'inde'pendance du Lyonnais, seront bientôt
 complétées par de nouvelles recherches que M. Guigue poursuit activement.

   Séance du 21 juin 1881.—• Il y a déjà trois concurrents inscrits pour le prix du
prince Lebrun, et un quatrième est annoncé. La commission aura bien de la peina
à examiner tant d'iuventious et à faire un choix, avant la prochaine séance pu-
blique, qui reste fixée au 12 juillet.
   M. Hignard rend compte de l'ouvrage offert à l'Académie par M. deRosemont,