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440 LA REVUE LYONNAISE
temps de Constantin. Je ne dois pas omettre la belle série d'ins-
criptions romaines, malheusement incomplètes pour la plupart, que
nous avons mises au jour. Parmi ces inscriptions, il y en a portant
les noms de Sylla, d'Octavianus, de Gordien, etc.
Nos fouilles ont été faites à des profondeurs différentes. C'est
ainsi que, dans la nécropole, elles ont été de 3 mètres au plus
et, en général, de 2m 50. Sur l'emplacement des palais romains,
nos ouvriers n'ont pas été au delà de 1 à 2 mètres, parce qu'ils ren-
contraient les pavages en mosaïques à cette profondeur. Un petit
monticule couvert de ronces et de la fouille duquel on n'espérait
qu'un faible résultat, a exigé une cinquantaine d'ouvriers, presque
toute une semaine ; nous avons eu la chance de trouver, sous ce
monticule, les restes parfaitement conservés d'un établissement de
bains publics avec plusieurs piscines et de magnifiques pavages
en mosaïque. Les murailles du monument avaient encore leur
hauteur primitive, de sorte qu'il nous a été permis de mettre à nu
une curieuse fresque représentant un guerrier. Le sol d'Utique est
encore jonché de ruines de constructions publiques ou privées
qu'on aperçoit à fleur de terre sur un grand nombre de points ;
c'est à peine si ces ruines sont cachées par quelques centimètres
de terre végétale.
Dans le cimetière chrétien, qui nous a semblé d'une grande
importance, nous avons trouvé une belle basilique chrétienne avec
des colonnes en marbre blanc. Le sol était comme formé de ma-
gnifiques dalles funéraires en mosaïque, à 0m50 sous terre au
plus.
Les ruines d'Utique avaient déjà été fouillées par un Italien
M. le comte Camille Borgia, il y a une trentaine d'années, et par
un Anglais, M. Davis, en 1860. C'est à Utique que le comte Bor-
gia prit les germes d'une fièvre qui l'emporta bientôt après son
retour à Rome. Les terrains situés au couchant de la colline d'U-
tique sont en effet couverts de marais très malsains. M. Davis
avait été chargé de fouiller Utique par le gouvernement britanni-
que. Les mosaïques et les divers objets qu'il avait trouvés sont
allés enrichir le British Muséum, à Londres. N'oublions pas de
citer M. Daux, ingénieur et savant archéologue, qui a été chargé
par Napoléon III de lever le plan de l'ancien Utique et qui a publié