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             MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE DE LYON                        383
 ainsi Lyon d'un quartier important; Oaponne, qui, au seizième
 siècle, creusa un canal d'irrigation et transforma en terrains ferti-
 les une partie du désert de la Grau ; de Montricher qui, il y a trente
 ans, amena les eaux de la Durance à Marseille.
    A côté des discours de réception, parfois presque dans une même
 séance, les éloges funèbres : l'accueil aux nouveaux venus, l'a-
 dieu aux derniers partis, tristes rapprochements que les hasards
 de chaque jour mettent à tout instant sous nos yeux, mais qui
 frappent plus vivement lorsqu'ils sont ainsi constatés sur une même
page et qu'ils accusent d'une façon plus criante la marche rapide
du temps et le renouvellement incessant des générations.
    Voici, présentée par M. Faisan, la notice nécrologique de M. Th.
Ebray, qui, pendant cinq ans à peine, a pu prendre part aux tra-
vaux de l'Académie ; ancien élève de l'Ecole centrale des arts et
manufactures, ingénieur des chemins de fer d'Orléans et de la
Méditerranée, géologue toujours en quête d'observations nouvelles,
passionné pour l'étude, ardent à la discussion, il ne se contentait
pas de ses travaux professionnels : partout où le conduisaient ses
fonctions d'ingénieur, il trouvait matière à ses études scientifiques ;
il rêvait, il organisait une vaste association destinée à recueillir
les matériaux nécessaires à la publication d'une carte géologique
de la France; déjà lui-même avait récolté une foule de documents,
de nombreuses notices avaient fait connaître la mesure de sa valeur
et lui avaient acquis une sérieuse notoriété. 11 est mort à la force
de l'âge, n'ayant pu que donner la première impulsion à cette en-
 treprise considérable; mais il avait communiqué aux amis des
sciences géologiques quelque chose de sa puissante activité, et bien-
tôt la carte géologique détaillée de la France sera achevée.
    La même année, l'Académie perdait son président, M. Ernest
Faivre, doyen de la Faculté des sciences de Lyon. C'est à M. Hein-
rich que revenait le douloureux devoir de rendre à cet éminent
confrère un dernier hommage de profonde et affectueuse estime.
Il l'a fait avec cette noblesse de sentiments, cette élévation de style
que je louerais, si, m'honorant du titre d'élève, j'osais juger mon
ancien maître.
    « La vie de Faivre est une sorte d'éloquente prédication de la
notion du devoir », dit M. Heinrich. Et en effet, c'est bien làl'im-