Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
      LES ANGLAIS DANS L ' A F R I Q U E OCCIDENTALE            270

nait de Sierra-Leone le nouveau gouverneur, sir Samuel Rowe,
accompagné d'une vingtaine d'officiers commissionnés ou non, et
ordre était donné aux Français qui travaillent dans les mines
d'or non loin du territoire aschanti, à 180 milles d'Axim, de re-
joindre sous le plus bref délai possible cette place, pour s'y trou-
 ver sous la protection du fort.
   Voici le point de départ de la guerre, ou du moins la version
officielle : les Aschantis auraient demandé au gouvernement anglais
de leur livrer un prince de leur pays réfugié à Sierra-Leone ; sur
le refus des Anglais, ils ont envoyé deux messagers porter leurs
haches d'or au gouverneur de Cape-Coast, siège du commande-
ment supérieur : c'est leur manière de déclarer la guerre. Le
gouverneur qui se trouvait à cette époque à Cape-Coast, et que
sir Samuel Rowe a remplacé accepta le défi et se mit sur la défen-
sive.
   Ce fut alors que le vapeur Covisco fut dépêché de Cape-Coast
à Liverpool avec ordre de faire diligence, de ne toucher qu'à Ma-
dère d'où il adresserait au cabinet de Londres un télégramme annon-
çant les hostilités, et de ramener des troupes en toute hâte.
   Les choses restèrent dans le statu quo pendant un mois environ.
Les Aschantis firent cependant égorger les messagers qu'ils avaient
chargés de déclarer la guerre, et on entra en pourparlers. Le
massacre des messagers achantis a été l'objet de bien des appré-
cations contradictoires.
   Le roi de Coumassie avait-il agi enraisond'une coutume barbare
 encore en vigueur dans un pays'où, aux grandes occasions, des
centaines de victimes sont égorgées ? Avait-il voulu donner le
change sur ses intentions? ce double meurtre devait-il être consi-
déré comme un désaveu éclatant de la conduite des suppliciés ?
Telles sont les questions qui se sont posées et que personne n'a
pu résoudre jusqu'à présent. Seul, le gouverneur du Cape-Coast
aurait peut-être pu donner le mot de l'énigme ; mais on sait de
quelle réserve ' font preuve les fonctionnaires du gouvernement
britannique.
   Toujours est-il que les négociations entre les deux peuples
continuèrent, et qu'elles furent tenues secrètes jusqu'à l'arrivée
de sir Samuel Rowe qui venait remplacer le gouverneur de Cape