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        LES ANGLAIS DANS L'AFRIQUE OCCIDENTALE                     277

 leçons du passé ; l'Angleterre a eu la maladresse de leur fournir
 20.000 fusils qui, maniés par des mains devenues habiles, ne con-
 tribueront pas peu à rendre la lutte incertaine.
    Le pays des Âscliantis, dans la Guinée, est le plus malsain de
 cette région, qui a été surnommée ajuste titre le tombeau des Euro-
 péens. Il est compris entre l'Assinie à l'ouest et le Volta à l'est.
 C'est un des principaux repaires de la barbarie et du fétichisme.
 La capitale est Coumassie, grande ville de 18.000 âmes envi-
 ron, bâtie sur le versant d'une montagne et bornée de tous
côtés par un vaste marais qui seul fournit l'eau nécessaire aux
habitants. C'est la ville commerçante la plus importante de la côte
et de l'intérieur dans cette partie de l'Afrique occidentale. Brûlée
parles Anglais en 1873, Coumassie a été promptement reconstruite.
    Pendant les quelques mois que j'ai passés dans le voisinage
des Aschantis je n'ai vu aucun Européen résister à l'influence
meurtrière du climat, et je n'excepte pas les favorisés qui pou-
vaient se soustraire aux fatigues et à l'action du soleil. — Les
fièvres palustres qui minent en quelques semaines les constitutions
les plus robustes, la dyssenterie qui ne pardonne guère et qui laisse
à sa suite une cruelle affection, l'hépatite, le tétanos qui vient
compliquer les plaies en apparence les plus simples, sans compter
les insolations et une cachexie particulière à laquelle nul n'échappe»
voilà ce qui, plus que les halles de l'ennemi, décimera l'armée
anglaise dans ces âpres contrées mille fois plus redoutables que le
Sénégal, dont la mauvaise réputation n'est cependant pas usurpée.
    Pour donner une idée de l'insalubrité du climat de la côte
d'Or, je ne citerai qu'un fait : Axim est l'endroit le moins malsain
de la côte, de l'avis de tous ceux qui ont visité le littoral du golfe
de Guinée ; pourtant trois ânes achetés au Sénégal et amenés par
nous à Axim dans un état de santé très satisfaisant, n'ont pas
tardé à succomber, malgré les soins intéressés dont ils furent l'objet.
Ils n'ont pu échapper à cette cachexie dont je viens de parler et
qui amène avec une rapidité effrayante un état que je ne saurais
mieux désigner que sous le nom à'anémie pernicieuse.
    Ajouterai-je que dans ce pays déshérité, il est presque impossible
de trouver des vivres frais, que les légumes y sont à peu près
inconnus, que l'eau y est mauvaise et que les chemins sont comme