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366                  LA R E V U E LYONNAISE
divinisées, en arrachant à une vieillesse licencieuse un monarque
qui, selon Leibniz, « faisait seul le destin de son siècle » ; enfin
en le rendant capable de soutenir avec un visage toujours égal
et souverainement chrétien,les désastres de la fin de son règne. »
   Il y aurait sans doute quelques réserves à faire sur la seconde
partie de ce jugement ; on pourrait se demander, par exemple, si le'
fait d'avoir poussé Chamillard aux affaires, d'avoir éloigné des
armées Villars et Catinat, d'avoir obtenu des subsides pour per-
mettre à Jacques II d'entretenir la guerre civile en Angleterre, de
ne s'être pas opposée à la révocation del'édit de Nantes, en admet-
tant, comme le veut le duc de Noailles, qu'elle ne l'ait pas provo-
quée, d'avoir enfin arraché à Louis XIV cet édit honteux où le duc
du Maine était déclaré habile à succéder, on pourrait se demander,
dis-je, si tout cela est compris dans ces conseils salutaires utiles à
l'Etat et au soulagement du peuple, dont M. Lavallée fait honneur à
Mm0 de Maintenon. Mais sans insister, je veux ici retenir seulement
une chose, c'est qu'un historien, dont les travaux sur la fonda -
trice de Saint-Cyr peuvent être considérés comme le dernier mot
                                                               m
de la critique actuelle et qui est évidemment favorable à M< de  >
Maintenon, reconnaît qu'elle n'a pas eu de grandes vues, qu'elle a
rapetissé le grand roi et ne lui a pas inspiré de grandes choses.
   Présentée sous ce jour que je tiens, je le répète, pour exact,
  ITe
M de Maintenon a-t-elle ce qu'il faut pour captiver le spectateur?
il est permis d'en douter ; il est permis de dire que M. Goppée a
oublié le sage précepte de Boileau :

              Faites choix d'un héros propre à m'intéresser.


   Transportant sur la scène des personnages historiques, le dra-
maturge n'est pas obligé de suivre servilement l'histoire. Dumas
père l'a bien prouvé et nul ne songe à lui reprocher les libertés
qu'il a prises. Ses drames sont pleins de vie et de mouvement, ce
qui est le point capital. Il choisit un fait donné par l'histoire ou
qui puisse être présenté comme tel sans choquer la vraisemblance
et il concentre l'intérêt sur la question de savoir si ce fait s'accom-
plira ou non. S'agit-il d'un événement historique et dont l'auteur
est bien forcé de présenter avec exactitude au moins le dénoue-