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CONSERVATION DE L'ÉNERGIE DANS L ' U N I V E R S 301 d'énergie, absolument comme lorsque nous avons, dans l'exemple qui nous a servi de point de départ, dépensé une certaine quantité d'énergie pour éloigner la balle du centre de la terre en l'amenant au sommet de la tour ; et de même que la balie possède à l'état potentiel l'énergie dépensée pour l'élever, de même les molécules des corps après la dilatation possèdent à l'état d'énergie poten- tielle, celle qui a été nécessaire pour produire leur écartement. Grâce à ces considérations, la transformation de l'énergie en chaleur revient à une simple transformation de mouvement. V Le fait qu'un corps enrepos apparent puisse contenir une certaine quantité d'énergie à l'état potentiel, en lui-même et indépendant - ment de la position qu'il occupe, paraît tout d'abord extraordinaire ; un exemple frappant va nous familiariser immédiatement avec cette conception, et la rendre pour ainsi dire toute naturelle : chacun con- çoit qu'un kilogramme de poudre renferme en lui, à l'état de repos, l'énergie que sa combustion cédera au projectile dans l'armeà feu. J'insiste, mais en choisissant un exemple plus simple. Considérons un mélange d'oxygène et d'hydrogène qui par la combustion peut produire un effet analogue à celui de la poudre. Dansl'eau résultant delà combinaison des deux gaz, ceux-ci sont unis très fortement par une force qu'on appelle généralement l'affinité, qui n'est en somme que le résultante des attractions réciproques qui s'exercent entre les molécules des deux corps; pour séparer de nouveau l'hydrogène de l'oxygène et en faire un simple mélange, il faudrait dépenser une force considérable : c'est précisément cette force qui dans le mélange existe à l'état d'énergie potentielle. C'est cette énergie qui pendant la combustion se transforme en chaleur, et en énergie de mouvement visible si elle est employée à lancer un projectile. Des considérations analogues s'appliquent en général à toutes les réactions chimiques et constituent les principes fondamentaux de la thermo-chimie, science née d'hier, qui promet d'être si fertile en résultats et qui n'est en définitive qu'une application du principe général delà conservation de l'énergie.