Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
300                  LA REVUE LYONNAISE
   La transformation de l'énergie potentielle en énergie de mouve-
ment et inversement se comprend aisément dès qu'on admet les
forces auxquelles la matière est soumise, forces que nous accepte-
rons comme un fait, sans en chercher la cause ou l'explication. La
transformation de l'énergie en chaleur se conçoit moins facilement
parce que la nature de la chaleur échappe complètement à l'obser-
vation directe qui n'en reçoit que les effets.
   Lorsqu'un corps en mouvement vient heurter un corps en repos
auquel il communique une certaine impulsion au détriment d'une
partie ou de la totalité de son énergie, on conçoit très aisément la
transformation de celle-ci, parce qu'on la retrouve visiblement dans
le mouvement du corps primitivement en repos ; l'esprit en un mot
conçoit facilement la transformation d'un mouvement en un autre
mouvement, mais difficilement la transformation du mouvement en
quelque chose qui paraît n'avoir avec lui rien de commun ; nous
nous trouvons ainsi conduit à nous demander si la chaleur ne
serait pas aussi un mode de mouvement. Cette hypothèse est aussi
vieille que la science; les philosophes anciens y avaient été con-
duits par des considérations fort différentes certainement de celles
qui viennent d'être exposées et sur lesquelles je n'insisterai pas.
   J'admettrai avec la grande majorité des savants que la chaleur
consiste en mouvements vibratoires extrèm ement rapides des a-
tomes et des molécules des corps, mouvements qui échappent àtoute
 observation directe, mais qui se prêtent merveilleusement à l'expli-
cation des phénomènes observables.
   Un corps est d'autant plus chaud que l'énergie de ses mouve
ments vibratoires est plus grande, la température deviendrait nulle
si ces mouvements était complètement anéantis. L'idée du.zéro
absolu s'offre ainsi à nous sous une forme très claire; il n'est point
nécessaire du reste qu'aucun corps de la nature puisse jamais réa-
liser cette condition.
   Échauffer un corps, c'est donc augmenter l'énergie du mouve-
ment vibratoire de ses atomes; mais il y a quelque chose de plus.
Quand on chauffe un corps, il se dilate, la distance moyenne de ses
molécules (et sans doute aussi des atomes dans la molécule) aug-
mente; il faut donc vaincre les forces qui les maintenaient à cette
distance moyenne, il faut pour cola dépenser une certaine quantité