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                     B P I G R A P H I E LYONNAISE                     277
 grandes libéralités, reçoivent des honneurs, se voient ériger des
 statues, sont admis dans le conseil municipal. Ils composaient une
 corporation fermée, qui avait dans le voisinage du port ses caves
 et son siège.
     Venaient ensuite les bateliers du Rhône et de la Saône, en étroite
  liaison avec les marchands de vin ; cette respectable et splendide
  corporation, ainsi qu'elle s'intitulait elle-même, effectuait les trans-
  ports par eau dans la Gaule, entretenait des représentants en
  différentes villes, et avait, à l'amphithéâtre de Nîmes, le privilège
  de quarante places réservées.
     Ce serait abuser du lecteur que vouloir énumérer tous les fabri -
  cants et tous les marchands que font connaître les inscriptions de
 Lyon. Nous y trouvons réunis des commerçants venus de tous les
 points du monde, passagers ou fixés à domicile, soit pour faire des
 achats, soit pour vendre des articles de leur pays. Une épitaphe
 grecque-latine, trouvée il n'y a pas très longtemps, nous entre-
 tient d'un Syrien, et raconte d'une manière touchante bien qu'en
 vers défectueux, qu'ayant quitté sa patrie pour les affaires de son
 commerce et étant venu à Lyon, « l'irrésistible destinée lui fit
 trouver la mort sur cette terre étrangère ».
    Si les rives du Rhône et de la Saône ont dû souvent offrir l'étrange
 spectacle d'une foule bariolée, c'est surtout aux grandes foire s
annuelles du mois de mai, auxquelles, à ce qu'affirme un écrivain
chrétien, se pressait en foule une multitude de gens de toutes les
nations et de toutes les provinces. Nous n'avons besoin d'aucun
 témoignage pour admettre qu'en une si considérable place de com-
merce ne devaient pas manquer les hôtelleries. Mais le hasard
nous a conservé la curieuse enseigne d'un avisé maître d'hôtel
lyonnais, dont la clientèle devait se recruter particulièrement parmi
les voyageurs de commerce et ceux qui se rendaient aux stations
balnéaires. « Ici », disait-il sur son écriteau de pierre sans doute
surmonté de la représentation des dieux qu'il invoquait, « ici Mer-
ce cure promet bon gain, Apollon la santé, l'hôtelier Septumanus
« le logis et la table. S'en trouvera mieux qui viendra ! Voyageur,
« vois où tu veux prendre gîte ».
    Plus d'une fois sans doute les recommandations de notre hô-
telier ont dû être prises en considération, et les hôtels ne pas suffire