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ÉPIGRAPHIE LYONNAISE Tel est, en peu de mots, ce que les écrivains romains nous four- nissent sur Lyon païen au temps de l'empire : des documents à peine suffisants pour exciter en nous un intérêt fugitif; de secs fragments d'histoire politique, que toujours et partout nous re- trouvons en une infinité de cas différents, mais avec une constante et désespérante uniformité. Heureusement nous n'en sommes pas réduits à ces maigres ren- seignements. Du sol de l'ancienne ville, du lit de ses fleuves, des témoins par centaines sont revenus à la lumière, et avec naïveté, non pourtant sans éloquence, nous racontent la vie qui jadis s'est agitée dans ses murs. Si l'on pénètre dans le vaste bâtiment où se trouve le musée Saint-Pierre, on admire, rangée avec goût dans une cour entourée de portiques, la collection épigrapirique. 11 y a peu de temps on pouvait y voir une grande table en bronze fendue par le milieu, devant laquelle aucun savant, aucun ami de l'antiquité ne saurait passer indifférent. Maintenant ce précieux monument — le baroque discours de l'empereur Claude, qui con- fère aux Gaulois l'accès au sénat de Rome — est conservé dans une salle du premier étage a l'abri des injures de l'atmosphère. Pour les gros blocs de pierre aucune précaution si délicate n'est bien urgente. Ils ne sont, il est vrai, pas même garantis contre l'air et l'humidité ; mais ils peuvent jusqu'à un certain point supporter AVRIL. 1881. — T. I. '18