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SOUVENIRS DES PREMIÈRES GUERRES DE LA RÉPUBLIQUE — EXTRAITS DE LETTRES D'UN LYONNAIS, OFFICIER D'ARTILLERIE — Besançon. 16 décembre 1791, La tranquillité dont nous jouissons dans cette ville vient d'être troublée. Depuis quelques dimanches, la populace i'aisoit, à neuf heures du soir, des espèces de charivari devant les maisons où logeoient quelques vieux prêtres non assermentés. Les soldats de Royal-Navarre cavalerie, régiment très discipliné, mais impru- dents par leurs propos contre la Constitution, s'attiroient par là la haine des bourgeois et des autres soldats de la garnison. Dimanche 4 de ce mois, quelques sans-culottes ont été à six heures du soir avec des échelles et d'autres outils pour démolir une chapelle de la 1 Ces lettres furent adressées à M. Morel de Ramlûon, mort conseiller à la, Gonr royale de Lyon, par son frère Louis-Etierme More! d'Epeisses, quatrième fils de François Morel, Conseiller à la cour des Monnoies, et de Catherine du Gas, né en 1762, mort à Lyon en 1829. Elève de l'école d'artillerie d'Auxonne en 1780, lieutenant en second au régiment de Strasbourg-artillerie en 1781, capitaine en second au régiment d'artillerie à Metz en 1791, capitaine de première classe au 2" régiment d'artillerie à pied, comman- dant le parc d'artillerie stationné à Aarau, armée du Rhin en frimaire an ilJ, il donna sa démission le 22 floréal an VIII, fat nommé en 1817 chef d'escadron at- taché à l'état-majorde la garde nationale du Rhône, membre de la Société Linnéene de Paris en 1823.