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                    LES F O R T I F I C A T I O N S DE LYON                        20?

la faible distance d'un fleuve à l'autre, soit environ 650 mètres avec
une chute d'eau de 1 mètre 90. Avec quelle violence indomptable
se seraient précipitées les eaux par cette issue ! Comment les ba-
teaux auraient-ils pu lutter contre la force du courant ? Quelles
manœuvres pleines de périls pour engager les barques chargées de
marchandises dans ce canal ! De nos jours, avec tous les moyens
dont l'industrie dispose, une telle entreprise serait repoussée comme
ne pouvant aboutir à un résultat pratique.
    D'ailleurs à quoi bon ce canal, lorsque les mariniers de la Saône
et du Rhône avaient à leur disposition le port de Saint-Michel,
s
  itué près du premier confluent, où le passage d'un fleuve à l'autre
était faciLe ?
    Enfin, ce canal, s'ileûtexisté, aurait certainement laissé quelques
vestiges dans le sol. On aurait rencontré les anciens murs de
quais différentes fois, notamment lorsque de 1414 à 1480, on a
exproprié en entier et détruit quarante-sept maisons et jardins
pour élargir et approndir les fossés de la Lanterne 1 .
   On en trouverait quelque indice, soit dans les actes consu-
laires relatifs à ces travaux, soit dans les comptes des dépenses. Or
il n'en est absolument rien dit s .

  i Le fossé primitif n'avait guère que la largeur de la rue Lafont. L'emplacement
des maisons et jardins qui ont été expropriés pour l'élargir et l'approfondir est
aujourd'hui couvert par l'île de maisons qui fait face à l'hôtel de ville, par la place
des Terreaux, l'hôtel de ville, la place de la Comédie, le Grand-Théâtre et les maisons
qui font suite jusqu'au Rhône. Les terriers d'Ainay et de Saint-Pierre, dont ces pro-
priétés étaient mouvantes, font connaître la succession des tenanciers depuis l'an
1351 jusqu'à 1469, date des dernières reconnaissances. Dans ces actes les immeubles
dont il s'agit sont limités — juxta fossalia civitatis Lugdvmi, ex parte venti, et
juxta rutam clqusi Sancti Pétri (rue Puits-Gaillot) exparte borex.
  Aux mêmes époques les immeubles situés de l'autre côté de la rue Puits-Gaillot
sont limités juxta rutam clausi SoMCti Pétri, ex vento. Mais après la démolition
des maisons qui leur faisaient face, et l'élargissement des fossés de la Lanterne, ces
immeubles sont limitésjuxta fossalia civitatis Lugduni, quodam itinere publico
intermedio, ex vento.
  Assez fréquemment la rue du clos Saint-Pierre est appelée ruede la Frély, aliasdela
Freyta tendant de la porte de la Lanterne à la porte de la Freytasur le Rhône, cette
dernière remplacée plus lard par une nouvelle porte appelée porte de l'abreuvoir et
qui faisait face à la rue Puits-Gaillot.
  La rue du clos Saint-Pierre est encore ainsi désignée :
   ïter per quod adsequantur equi in fluvio Rliodani.
  i Les murs qu'on a rencontrés en 1646 en bâtissant l'hôtel de ville, et en 1829
en fondant le grand théâtre, étaient ceux des fossés de la Lanterne reconstruits dans