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186                  LA REVUE LYONNAISE
foule de villes florissantes dont les noms et l'importance se sont-
maintenus bien des siècles encore après la chute du grand empire
romainet même j usqu'à nos jours. Il suffit de nommer Nîmes,
Arles, Avignon, Orange, Vienne, pour réveiller le souvenir des
temples, des arcs de triomphe, des théâtres, des amphithéâtres,
des aqueducs, qui parlent un langage purement romain, aussi
bien que des innombrables inscriptions sur lesquelles l'idiome
celtique, même les noms nationaux, font presque entièrement
 défaut.
   Gomment s'est accomplie cette importante transformation? Les
résultats sont là; mais quant aux diverses phases du début et de
la progression, nous ne pouvons que rarement en avoir un fugitif
aperçu. « La romanisation du monde antique » est une expression
 connue de tous. Qui ne l'a même employée à l'occasion? Cepen-
 dant il y a peu d'historiens qui aient examiné sérieusement par
 quelle diversité et quelle variété de formes a passé ce grand tra-
 vail de la civilisation. Qu'en Grèce, en Asie, en Egypte, il ne
 puisse être nullement question d'une romanisation ; qu'en ces pays
 la civilisation grecque, originaire ou fortement enracinée, ait main-
 tenu énergiquement contre la civilisation romaine sa supériorité à
 peine atteinte, c'est chose suffisamment connue de tout le monde.
 Mais en Occident, dans les pays où les Romains ont exercé, sans
 rencontrer de rivalité, leur mission civilisatrice, combien de for-
 mes diverses a dû revêtir leur politique de colonisation !
   En Transylvanie et en Roumanie (ancienne Dacie), ceux des
habitants qu'a épargnés la mort des champs de bataille sont arra-
chés de leurs maisons et de leurs fermes, et des colons sont ame -
nés de tous les points du monde, même des extrémités de l'Orient,
pour remettre en culture la contrée dévastée. En Autriche, en Hon-
grie, en Allemagne, en Angleterre, si les populations ne sont pas
expulsées, tout le pays du moins est occupé militairement. Des
villes sont fondées à proximité des camps pour créer aux vété-
rans, et à tous ceux que les armées traînent à leur suite, un domi-
cile fixe. Ainsi se sont formées en Autriche Vienne, en Hongrie
Ofen, en Transylvanie Apulum près Karlsbourg, sur le Rhin
Xanten,Mayence, Strasbourg et d'autres, comme autant de centres
de l'occupation romaine, qui semblait alors ne vouloir se manifes-