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ËPIGRAPHIE LYONNAISE
La période de la domination romaine dans la Gaule a laissé après elle un mer-
veilleux héritage de richesses épigraphiques. Presque tout a péri dans les siècles
de barbarie qui ont suivi immédiatement et dans le cours du moyen âge. Avec la
Renaissance a eu lieu en Italie, puis en France, et surtout à Lyon, un énergique
réveil du goût de l'antiquité. Le président de Bellièvre, et M. de Langes, entre
autres, se sont alors plu à réunir dans leurs demeures les monuments épigra-
phiques les plus importants dont le sol lyonnais était encore jonché. L'hôtel
de l'Antiquaille devint aussi, à cette époque, un véritable musée de débris r o -
mains; des savants comme du Ghoul, le Florentin Syméoni et les Spon, s'étu-
dièrent à en expliquer les inscriptions, et l'érudit doyen de Baujeu, Paradin,
les publia, en les empruntant à l'œuvre du président de Bellièvre. Mais de nou-
velles commotions politiques et sociales ont dispersé ces précieuses collections
que le consulat n'eut pas la pensée de conserver dans, un lieu public. Ce n'est
qu'au commencement de ce siècle que le savant Artaud, reprenant l'œuvre de
Bellièvre et de Langes, a ouvert un abri sous les portiques du Palais des Arts
à ce qui restait d'épaves de ce grand naufrage, et aux monuments que faisaient
découvrir des fouilles alors très fréquentes. M. Artaud a publié plusieurs des
inscriptions de ces monuments, en même temps qu'il nous donnait le bel album
de nos plus riches mosaïques. D'autres érudits ont écrit aussi d'excellents mé-
moires sur un grand nombre d'inscriptions de Lyon et des environs, et enfin
M. de Boissieu a eu l'heureuse pensée de publier, de 1846 à 1854, un splendide
et savant recueil des inscriptions lyonnaises. Mais cette œuvre date déjà de
bien des années. Depuis lors, plus d'un monument épigraphique a surgi du
sol et a trouvé un asile au palais Saint-Pierre ; ces monuments, à leur tour, ont
été expliqués par divers érudits; mais des erreurs se sont glissées dans leur
travaux et il était devenu urgent de signaler ces erreurs et de les corriger. C'était
une lourde tâche; elle n'a pas effrayé M. Allmer, le savant correspondant de
l'Institut, auteur de la belle publication des Inscriptions antiques de l'Isère,
faite en collaboration avec M. de Terrebasse père. Dès son entrée dans ses