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M. PAULIN PARIS La mort, en frappant M. Paulin Paris, vient de terminer inopi- nément une belle et longue carrière, simplement et noblement consacrée aux lettres. Rien ne faisait pressentir un si brusque dénouement. M. Paulin Paris était un de ces travailleurs infatiga- bles que la vieillesse peut atteindre, mais qui ne connaissent point la caducité. Son intelligence toujours jeune, toujours ardente pour ses chères études, faisait oublier à ses collègues qu'il était octogé- naire, et à le voir si assidu aux séances de l'Institut, si actif de corps et d'esprit, on pouvait espérer qu'il serait conservé long- temps encore à ceux qui l'entouraient d'une si légitime vénération. Dieu en avait décidé autrement, et après quelques jours d'affai- blissement rapide plutôt que de vives souffrances, M. Paulin Paris s'est éteint doucement le 13 février dernier. Né à Avenay près de Reims le 25 mars 1800, M. Paulin Paris appartenait à cette forte génération du Commencement de notre siècle qui a donné à la France tant d'hommes éminents. Après avoir terminé à Reims ses études classiques, il vint à Paris où il prit une part active aux luttes littéraires de ce temps. Il publia en 1824 une Apologie de l'École romantique, qui fut suivie trois ans plus tard d'une traduction du Don Juan de lord Bjron (1827) et quelques années après, de 1830 à 1836, d'une traduction complète des œuvres du grand poète anglais. Mais ce n'était qu'une première