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138                        LA REVUE LYONNAISE
ment rëcommandable par le goût, la correction du dessin ainsi que
par le prix de la sculpture *. »
   La cathédrale offrait alors l'aspect le plus déplorable. « Dans l'inté-
rieur, ajoute le maire, on voit se reproduire partout des marques
hideuses de dégradation. Le pavé, en grande partie, avait été mu-
tilé pour devenir praticable aux chevaux et aux chars du paga-
nisme; dans le tympan à ogive de la porte d'entrée est une inscrip-
tion, quoique un peu effacée, relative à la morale de Robespierre. »
Le service divin ne pouvait même pas y être célébré, et le gouver-
nement avait dû désigner l'église Saint-Nizier comme devant
servir provisoirement de cathédrale ?. Le préfet d'alors pressa
d'autant plus la restauration au moins provisoire de Saint-Jean,
que l'arrivée prochaine du souverain Pontife était annoncée et que
Pie VII devait séjourner quelque temps à Lyon ; aussi on dut se
borner, pour le moment, à élever une chaire en bois de sapin, re-
couvert de papier, et à construire une clôture du chœur en plâtre
marbré au pinceau. Du reste, ce délabrement avait motivé déjà
les plaintes du cardinal Fesch, appelé à prendre possession du siège
archiépiscopal de Lyon. Le 1er messidor an XII, il avait écrit de
Rome à M. de Gharpieux : « Je profiterai 'de cette occasion pour
vous dire deux mots sur l'état de délabrement dans lequel est aban-
donnée l'église métropolitaine. Cette négligence ne fait pas honneur
à la ville de Lyon, et il pourrait bien arriver une époque où elle
aurait lieu d'en rougir... Faites en sorte qu'on ne se contente pas de
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      M. Najac, alors préfet du Rhône, ne partageait pas l'admiration du maire pour
 ces stalles, car il lui manda le 5 messidor an X : « L'on craint que la pose de ces
 stalles dans le chœur de la cathédrale ne soit point en harmonie avec l'ordre d'archi-
 tecture qui y règne. Je vous fais, citoyen maire, cette observation, parce qu'on me l'a
 faite à moi-même. Mais elles sont achetées, il faut s'en servir, dût l'œil en être un
 peu offusqué ».
    Les stalles étaient entreposées provisoirement dans deux chapelles de Saint-Jean ;
 la toiture de ces chapelles était tellement délabrée « qu'il faudrait un parapluie pour
 y rester, ce qui doit gâter ces stalles. » (Rapport au maire). Le 29 fructidor an XI,
 le préfet donna enfin l'ordre au maire de faire poser ces stalles et manda à ce der-
 nier : « Ces boiseries que l'on dit sculptées avec goût peuvent se détériorer, si on les
 laisse entassées dans l'endroit où elles sont; la décence et la dignité du culte rendent
 indispensable leur placement avant l'hiver, o
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      « Jusqu'à l'entier achèvement des réparations à faire dans l'église Saint-Jean,
 celle de Saint-Nizier est mise à la disposition de l'archevêque. Le maire de la di-
 vision du Midi pourvoira de suite aux réparations que peuvent nécessiter le placement
 du siège épiscopal et d'autres dispositions intérieures ». (Arrêté du préfet du 19 flo-
. réal an X).