Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
           DU DERNIER RECENSEMENT AMÉRICAIN                        121
   Veut-on acheter des terres ? Il y en a des millions d'acres (2
 acres 1/2 — l'hectare) à des prix ridiculement minimes, dans le
 Nord, le Sud, l'Est, et surtout dans l'Ouest immense; terre à blé
 des Illinois, du Wisconsin, du Minnesota, du Michigan, du Kansas et
 de l'Iowa; sol pour la culture de la vigne, du maïs, et l'élevage du
bétail; dans les Etats du centre, sol propice aux récoltes de coton,
 de riz ; de tabac et de sucre dans le bassin inférieur du Mississipi ;
terrains miniers le long des Rocheuses et de leurs ramifications,
jusqu'aux dernières déclivités qui s'abaissent vers le Pacifique ;
forêts immenses sur toute la ligne qui rejoint les Etats Unis au
 Canada.
   Dans l'hôtel sont classés sur des cartes, avec la nomenclature
 des prix divers, les terrains à vendre par les États ; de l'hôtel
même, et par voie télégraphique, le marché peut se conclure, et l'é-
migrant, à peine débarqué, être déjà propriétaire.
   Au lieu d'acheter des terres, voulez-vous exercer un métier? Les
mineurs ont devant eux les bassins houilliers des Alléganys,
les mines de fer ou de cuivre du Nord-Est et des Rocheuses, les
placers delà Californie, ceux du Colorado, du nouveau Mexique
et de l'Arizona; les tisseurs pour la soie, le coton et la laine, ont
les manufactures des États de l'Atlantique, où l'on cherche à sup-
planter celles de la vieille Europe; aux mécaniciens, forgerons et
chauffeurs, les lignes sans nombre des railways et des steambots;
aux charpentiers, menuisiers et maçons, l'édification des villes qui
poussent comme par enchantement ; aux artistes qui habillent,
chaussent et coiffent les deux sexes, la clientèle de plus en plus
raffinée de l'immense New-York et de ses rivales grandissantes. Il
y a de l'ouvrage pour tout le monde, même pour les artistes, et aussi
du pain pour tout le monde : car dans cette république si jeune
encore, et pourtant si puissante, les objets de luxe reviennent à des
prix fous, et les objets de première nécessité sont bien moins chers
qu'en Europe , malgré l'abondance relative de l'argent. Aller enten-
dre Sarah Bernhardt, dîner chez Delmonico, faire un pleasure
trip aux eaux de Saratoga, acheter un trotteur de race authentique;
les dollars s'enfuiront par centaines; mais le blé, le maïs, la
volaille, la viande de boucherie et de porcherie, sont à la portée
des bourses les plus modestes, dans les États de formation et de cul-