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                         DU SUICIDE 1


                                         II
                    CE   QU'IL   FAUT P E N S E R   DU SUICIDE



   Nous avons suffisamment réfuté les raisons qu'on a alléguées, à
 diverses époques, en faveur du suicide. Nous allons maintenant
établir directement que cet acte est contraire à notre destinée et
constitue une dérogation à la loi du devoir.
   La destinée de l'homme est de réaliser son idéal en tant qu'homme.
Cela veut dire qu'il a le devoir de s'élever à la plus haute perfection
dont sa nature soit susceptible et d'atteindre ainsi au maximum
de son être. Son être se compose de l'existence, de la vie, de la
sensation, de la pensée, de la volonté, et tous ces attributs se dé-
ploient dans l'ordre où nous venons de les énumérer. La pensée
et la volonté sont les seuls qui soient proprement humains, et ils
surpassent de beaucoup les autres en dignité et en excellence ; mais
ils supposent les autres et n'existeraient pas sans eux. Ceux-ci,
outre leur valeur absolue, ont donc une valeur relative : ils rendent
possible l'éclosion des attributs qui leur sont supérieurs.
   Ces principes poséss on voit immédiatement que le suicide n'est
ni conforme à notre destinée ni propre à nous conduire à notre fin.
En effet, quelle perfection nous donne*t-il ? parlons mieux, quelle
perfection ne nousôte-t-il pas? Il ne se borne pas, comme certains
 i Voir la Revue lyonnaise, janvier 1881.
     irèvH. 1881. — i. Ii                                        6