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bre pour y arriver le 39. Marie de Médicis et la jeune reine Anne d'Autriche étaient
venues y attendre le souverain.
      L'archevêque de Lyon était alors à Rome. En son absence, Jacques Olier,
l'intendant du roi, offrit à saint François la moitié de son vaste hôtel situé dans le
voisinage immédiat du monastère de la Visitation. Envoyé à Lyon en mai 1617 pour
empêcher tous les troubles que pouvait faire naître la mésintelligence existant entre
le marquis d'Alincourt, gouverneur du Lyonnais, et le marquis de Saint-Chamond,
lieutenant du roi, Jacques Olier avait pleinement réussi, L'évêque de Genève de
passage à Lyon « pratiqua M. l'Intendant assez familièrement et le voyant homme de
piété et d'esprit, fit avec lui connaissance particulière, de sorte qu'ils eurent par ensem-
ble une très étroite amitié ». Ce fut sur son conseil que le jeune Jean Jacques Olier, le
futur fondateur de la Compagnie de Saint-Sulpice, reçut dès 1620 la tonsure. Le
saint qui estimait « que jamais il n'était mieux que quand il n'était guère bien » refusa
l'offre de son ami, alla loger dans la « cahuette plutôt que maison » du jardinier du
couvent, pour être plus libre de recevoir ceux qui viendraient le visiter et plutôt prêt
pour le service spirituel de ses chères filles. « Quand les religieuses donnèrent cette
maison au jardinier qui louait leur jardin, elles retinrent une chambre haute immédia-
tement sous le toit, avec un petit cabinet pour loger leur confesseur. Ce fut cette
chambre que le saint choisit, sans vouloir que le confesseur, M. Brun, fut déplacé, lui
disant qu'ils logeraient bien ensemble... ».
      « La Mère de Blonay, supérieure de la Visitation, qui avait pris soin de lui réser-
ver cette chambre, la fit tapisser et ajuster le plus proprement qu'elle put. On lui
prépara à manger dans la cuisine de la communauté et ses gens allaient prendre dans
des corbeilles ce qu'on lui avait préparé et le recevaient de la portière par la tour ;
comme tous les matins, pendant qu'il disait la messe ou conférait avec la Mère de
Chantai et la Mère de Blonay, les tourières allaient ajuster la chambre... S'il observait
ses filles, ses filles l'observaient aussi autant qu'elles pouvaient par des sentiments de
respect et de vénération qu'elles avaient pour lui, le regardant comme un saint.-La
plupart de leurs cellules avaient vu sur le jardin de la maisonnette où il logeait et sur
un petit appentis de bois qui était devant la porte de sa chambre en forme de galerie.
Elles le voyaient se promener dans le jardin avec des princes et des grands seigneurs ».
       Le 4 décembre (second dimanche de l'Avent), le saint devait prêcher dans l'église
du collège de la Trinité ; Madame de Blonay lui avait fait préparer un carrosse, mais il
 le refusa en disant : « Il me ferait beau voir aller en carrosse prêcher la pénitence de
 saint Jean et la pauvreté évangélique ».
       « J'ai su de ses domestiques, dit sainte Chantai, que quand il allait par la ville et
 que ses serviteurs voulaient faire détourner les passants, surtout quand ils étaient
 chargés, il les en empêchait, disant : « Ne sont-ils pas hommes comme nous i » et d'un
 même temps il prenait le lieu le moins commode ».
       Le 10 et le 12 décembre il prêcha à la Visitation. Le 11, le roi fit avec la reine son
 entrée solennelle à Lyon. Une ancienne gravure reproduit le somptueux cortège.
 « Le roy estait conduit sous un dais fort richement paré et monté sur un grand cheval

Rev. Lyon., III, n.                                                                    '!•