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— 170 — vers Miribel et vers Lyon où il s'est fixé à l'époque historique. Mais qui ne voit, dit l'auteur du mémoire, qu'il a maintenant une tendance très mar- quée à retourner à son ancien lit au pied des Balmes Viennoises ? Chaque année il fait d'effrayants progrès vers la gauche, il est donc évident qu'il s'arrêtera seulement au pied des collines qui s'élèvent de ce côté ; déjà au-dessous de Jonage le cours du fleuve est deux fois plus près des Balmes que du coteau de Miribel ». On retrouve un écho des mêmes préoccupations dans une délibération du Conseil Général du 30 août 1826, qui signale la tendance de plus en plus marquée du Rhône à s'éloigner de Lyon. Quel désastre, en effet, si, manquant à sa fidélité traditionnelle, le Rhône avait abandonné Lyon pour vagabonder dans les plaines du Bas- Dauphiné ! L'opinion s'émut. La Ville, le Département, l'Etat même s'inté- ressèrent à la situation précaire de la Guillotière et des Broteaux. Des plans furent établis pour endiguer lefleuvedont les plus célèbres sont dus à l'ingé- nieur Dausse. En 1834, on construisit la digue du pont Morand à la Tête-d'Or. En 1838, la digue de la Vitriolerie, au sud du pont de la Guillotière (futur quai Claude-Bernard). En 1846, le conseil municipal de la Guillotière vote 150.000 francs poui la construction du quai entre le pont Morand et le pont de la Guillotière. Il permettra de supprimer encore trois arches du vieux pont et les vieux ports aux Bois et aux Pierres. Ce sera le quai Joinville. Ainsi se dégage de plus en plus la physionomie contemporaine de la Guillotière. Ajoutons-y, pour être complet, la construction d'un réseau de fortifi- cations reporté d'ailleurs plus loin ensuite (1). Enfin, en 1847, on projette la construction d'une grande caserne pour deux régiments d'artillerie entre le cours Lafayette et la rue Mazenod sur le domaine de la Part-Dieu, à la place d'une école d'artillerie qui y existait déjà . Achevée sous Napoléon III, ce sera la caserne actuelle de la Part-Dieu. (1) Commencées après les troubles de 1831, elles furent achevées en 1849. — Voir le plan reproduit p. 31.