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Hospices de Lyon, qui avaient fait des dons de terrain pour la construction
des nouvelles rues, demandèrent que ces rues portassent les noms de quel-
ques-uns de leurs bienfaiteurs. Une délibération du conseil des Hospices du
16 mai 1827 nous l'apprend explicitement. Le conseil demande que « la rue
à ouvrir en face du dôme de l'Hôpital s'appelle rue de la Part-Dieu, que la
rue à droite porte le nom de Mazenod, la rue à gauche rue Servient en
mémoire de la donation du domaine de la Part-Dieu faite par M me de Ma-
zenod, veuve Servient, que les autres rues porteront les noms de Dunoir, de
Bonnel, de Chaponay, donateurs de trois propriétés aliénées dans l'intérêt
des pauvres » (1).
      Ainsi fut tracé d'un coup, avant 1830, le cadre du nouveau quartier de
la Guillotière, celui de la plaine (Préfecture et Part-Dieu). On voit combien
il va différer du quartier ancien de la place du Pont, et de la Grande-rue.
      Cependant ce serait une grosse erreur de croire que les maisons à plu-
sieurs étages, solidement construites, y sont apparues de suite, dès 1830.
Pendant longtemps, au contraire, les maisons édifiées dans ce cadre de
rues ont ressemblé à celles que l'on rencontre encore aujourd'hui dans
certaines parties de la rue Vendôme ou de la rue Duguesclin : maisons
basses, bâties en pisé, rarement en briques et exceptionnellement en pierres.
      C'est qu'en effet la population en majeure partie ouvrière qui vint
habiter ce quartier ne pouvait payer des prix de location élevés. D'autre
part, les Hospices faisaient des baux de prix modiques sans doute mais très
précaires, de quinze à vingt ans, car le terrain qui n'avait qu'une faible
valeur pouvait en prendre rapidement au fur et à mesure du développement
de la Guillotière. Les Hospices louaient donc leur terrain à des entrepre-
neurs qui y faisaient bâtir des maisons sommaires et les louaient à leur tour.
      On eut ainsi dans les cadres d'une belle ville des maisons tristes et
pauvres.
      Une cause plus importante peut-être du retard dans le développement
des habitations dans la plaine basse fut le manque de sécurité vis-à-vis des


     (1) Archives municipales, dossier O 1 , Rues de la Guillotière. L'avenue de Saxe, le cours Bourbon
(actuellement de la Liberté) étaient déjà projetés ainsi que le prolongement des rues transversales des Bro-
teaux.