page suivante »
- 3 8 -
dessiner par Guillaume Le Roy, « le Maître au Nombril », un très beau
frontispice qui était un simple agrandissement, un peu modifié, de la mar-
que personnelle de Jean Robion, son directeur à Lyon. La « Compagnie des
Cinq-Plaies » eut, à Lyon même, une existence assez active ; de nombreux
et beaux livres sortirent des presses auxquelles elle avait confié ses impres-
sions : celles de Jean de Vingle, celles de Maréchal et Chaussard, de Jean de
La Place, de Jacques Myt, de Jean Thomas, de Benoît Bonyn, de Jean
Crespin, d'Antoine du Ry et de plusieurs autres, mais surtout de l'atelier de
Jacques Maréchal, à qui les associés aimaient à s'adresser.
Mais quand fut créée la grande « Compagnie des Libraires », qui durait
encore au XVIIe siècle, cette frêle association des « Cinq-Plaies » ne put
résister longtemps à la concurrence d'une organisation que la qualité et la
puissance de ses membres rendait formidable. Jean Robion était mort vers
1517, et déjà la disparition du directeur lyonnais avait porté un coup très
rude à la prospérité de la Compagnie ; ce fut, en 1523, le tour de Jean
Faure, et de Clauso dut, pendant quelques années encore, jusqu'en 1529,
diriger, de Toulouse, les opérations de la société expirante.
Grandissait pendant ce temps la Compagnie des Libraires. Fondée en
1519, sous le double nom de Compagnie des Textes et Compagnie des
Lectures, par Luxembourg (I) de Gabiano et Aymé de La Porte, à qui
s'étaient joints Simon Vincent, Jacques Junte et les frères Senneton, la
puissante association prit tout de suite un développement considérable ;
« Aymé de La Porte, écrit Baudrier, se chargea de l'administration de la
Compagnie des Textes... et Luxembourg de Gabiano prit celle de la Com-
pagnie des Lectures dont il se déchargea, en 1555 », sur les trois fils de sa
première femme.
Il semble qu'il ne restât rien, en 1519, d'une première Compagnie des
Libraires, qui avait été fondée « par des libraires originaires de Lyon » et
dont firent partie Aymé de La Porte, Jacques Huguetan et son frère Jean.
Cette association avait pris pour marque les armes de la Ville avec deux fem-
mes pour tenants, et cette marque avait été gravée aussi par Guillaume (II)
Le Roy.