Revue du Lyonnais » série 6 - n°9-12 ( 1923 ) » pp.035

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     On a retrouvé quelques-unes de ces publications curieuses et fort rares
où « Maistre Alcofribas, architriclin de Pantagruel et professeur en astro-
logie », se moque de l'Astrologie, cette science pleine de vanité, dit-il, et
conseille de « s'en tenir à la volonté de Jésus-Christ ».
     Les Almanachs lyonnais, dont l'origine est bien antérieure à l'inven-
tion de l'imprimerie z, et qui furent publiés assez régulièrement depuis
1489 3, ne finirent point avec Rabelais, ou plutôt avec son départ de Lyon;
leur publication se poursuivit avec une régularité intermittente jusqu'au
début du xvme siècle, époque où ils devinrent annuels 3.
      Le Livre de VEstât mutation des temps, publié chez Rouillé en 1550, et
que l'on attribue au chanoine Roussat, porte, à la page 162, une troublante
prédiction de la Révolution Française : « Merueilleuse conjonction, y est-il
dit, que les astrologues disent estre a venir enuiron les ans de N.-S. mil sept
cent octante et neuf auec dix reuolutions saturnales : et oultre enuiron vingt
cinq ans après sera la quatriesme et dernière station de l'altitudinaire firma-
ment ; toutes ces choses calculées que, si le monde iusqu'a ce et tel tems
dure, de très grandes merueilleuses et espouuantables mutations et alté-
rations seront en cestuy monde, mesment quant aux sectes et loyx ».
      Passons, les imprimeurs n'y furent pour rien !

      C'est le temps de Rabelais, disais-je, celui de Louise Labé, cette belle
cordière dont les poésies jolies eurent les honneurs de luxueuses réimpres-
sions ; de son aimable commensal Maurice Scève, auteur de délicieuses
pages ; de Barthélémy Aneau, principal de ce Collège de la Trinité qui
devait tant occuper plus tard les ateliers de la rue Mercière ; de Nicolas de
Lange, de Claude de Bellièvre, de Symphorien Champier, premier médecin
du duc de Lorraine, et « dont l'érudition est inférieure à la bonne opinion
qu'il en a », de Pierre Bullioud, « dont les dîners, en sa maison de la rue du

     1. Calendrier de l'Église de Lyon au moyen âge, en tête d'un Missel de 1401 (Cf. SACHET, dans Bull,
de la Diana, 1895, VIII, 3).
     2. Lunarium ou Almanach lunaire de Bernard de Granollachs, de Barcelone ; Lyon, Janot Carcain, 1488 i
     3. Voir p. 95,